"Avoir une vie calme, stable, tranquille"... Le témoignage d'une Palestinienne prête à accepter l'idée d'une présence israélienne durable à Gaza
L’armée israélienne va-t-elle réoccuper Gaza ? L’offensive de l’Etat hébreu s'enlise avec, mercredi 10 juillet, l’évacuation de la ville où une offensive importante a repris fin juin alors que les territoires étaient censés avoir été pacifiés depuis fin janvier. La question d’une présence sur le long terme des Israéliens dans l’enclave se pose donc, et une partie de la population pourrait même y adhérer.
Le quotidien israélien de gauche Haaretz a calculé à partir d'images satellite que l'armée de l'Etat hébreu occupait un peu plus d'un quart de l'enclave. D'abord, une bande d'un kilomètre de large le long des 50 kilomètres de frontière entre les deux territoires, et puis les deux corridors : "Philadelphie", à la limite de l'Egypte, et "Netzarim", du nom d'une ancienne colonie démantelée il y a près de vingt ans et qui coupe Gaza en deux.
Habitants épuisés
"Moi je suis pour que les Israéliens contrôlent la situation ici à Gaza", témoigne Samira*, à Gaza. Pour des habitants épuisés par dix mois de guerre, comme cette femme, il faut à tout prix que les combats s'arrêtent, même si le prix à payer est une occupation israélienne temporaire. "Le Hamas a échoué à contrôler la bande de Gaza. Au contraire, le Hamas a aidé les Israéliens à revenir une autre fois à Gaza", confie Samira. "Depuis 2007 jusqu'à aujourd'hui le Hamas n'a fait que des catastrophes, cingle-t-elle. Que cherchent les gens ? Ils cherchent à bien vivre, à avoir de l'argent, un bon avenir. Ça ne m'intéresse pas de savoir qui va contrôler le gouvernement ici", tranche-t-elle.
"Ce qui m'intéresse c'est de savoir si ce gouvernement va m'aider à avoir un travail, une maison, un bon avenir, avoir un aéroport, un pont, avoir la liberté de voyager, entrer et sortir, avoir un bon passeport."
Samira, habitante de Gazaà franceinfo
Samira conclut avec ce vœu : "avoir une vie calme, stable, tranquille, avant la politique, avant tout." Une parole rare et courageuse dans une société palestinienne tiraillée entre la peur du Hamas et la haine des Israéliens. Du côté de l'Etat hébreu, l'armée défend l'idée d'une occupation stratégique alors que la frange la plus à droite du gouvernement a une vision clairement idéologique et veut permettre aux Juifs de se réinstaller à Gaza.
*Le prénom a été modifié
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.