Conflit Israël-Hamas : "C’est un mal nécessaire que nous devons accomplir", assume un officier israélien revenu de Gaza

Depuis deux mois et l'attaque du 7 octobre, l’armée israélienne a juré d’anéantir l’organisation islamiste retranchée dans la bande de Gaza. Sur la base de Tzé-Elim, dans le sud d'Israël, des soldats revenus du front se confient sur leur vision du conflit.
Article rédigé par Camille Magnard, Gilles Gallinaro - Edité par Audrey Morellato
Radio France
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Base militaire de Tzé Elim, dans le sud d'Israël, en novembre 2023. (GILLES GALLINARO / RADIOFRANCE)

Six semaines déjà que la 252e compagnie de réservistes combat au sol à Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza. C’est de là que sont parties les attaques du 7 octobre, explique le lieutenant-colonel Amit. Et avec elles, près de 450 roquettes tirées vers Israël depuis les tunnels qui serpentent sous la ville.

"On a compris que tout est connecté, beaucoup de maisons d’habitation ont des entrées vers les tunnels, les écoles, les cliniques, les mosquées… Tout est piégé, tout mène au réseau souterrain", détaille le militaire, de retour du front et installé dans la base militaire de Tzé-Elim, dans le sud d’Israël.

Ces tunnels obsèdent Ariel, sergent d’une équipe de reconnaissance. Il vient de passer trois semaines dans Beit Hanoun. Il raconte que ses hommes ont trouvé des entrées de tunnels dans un tiers des maisons. Ariel a affronté les combattants du Hamas, mais sans jamais les voir. Jusqu’à un certain jour, il y a deux semaines. "Juste après ce cessez-le-feu, on a commencé à voir des gens sortir, et commencer à se rapprocher de nous. On en a attrapé certains, et on a compris que c’était des hommes du Hamas. Pour moi c’était vraiment surprenant, c’était une zone que l’on pensait entièrement évacuée, mais on est sûrs maintenant qu’ils sont toujours dans les tunnels, sans doute pas aussi nombreux qu’avant, mais ils sont là !"

Comme "un traitement contre le cancer"

Les civils, eux, ont fui depuis longtemps. Impossible d’imaginer qu’ils puissent revenir avant longtemps, reconnaît le lieutenant-colonel Amit. L’ampleur des destructions est énorme, mais l’officier israélien assume le prix que son armée fait payer à la bande de Gaza : "C’est comme un cancer : le traitement est très mauvais pour le corps, mais il sauve la vie au bout du compte. Ici c’est pareil, c’est un mal nécessaire que nous devons accomplir."

"Je ne connais pas d’autre manière de retirer le Hamas, parce que leur mission c’est de détruire Israël et de tuer le plus possibles de juifs et d’Israéliens. Il n’y a pas de solution politique avec eux."

Lieutenant-colonel Amit

à franceinfo

Après la fin du cessez-le-feu, il y a six jours, le Hamas a réussi à tirer à nouveau des roquettes depuis des secteurs proches de Beit Hanoun. La 252e compagnie se dit déterminée à rester "tout le temps qu’il faudra" dans la région.

L'intervention à Gaza racontée par des soldats israéliens : reportage de Camille Magnard et Gilles Gallinaro

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