Conflit Israël-Hamas : "Ça nous dépasse et ça nous écrase", témoignent les soignants israéliens

Après une semaine de conflit, les services d'urgence israéliens, et plus généralement les soignants, restent particulièrement mobilisés. Ils sont aussi parmi les premiers témoins de l'intensité et des atrocités des attaques.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue - avec Sandrine Mallon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Entrée des urgences de l'hôpital Barzilai d'Ashkelon, en Israël, le 12 octobre 2023. (SANDRINE ETOA-ENDEGUE / RADIOFRANCE)

Le conflit entre Israël et Gaza entre dans sa deuxième semaine. Le bilan atteint des milliers de morts des deux côtés : 1 300 civils tués côté israélien et 2 215 personnes tuées selon le ministère de la santé de Gaza, et des milliers de blessés. Dans les hôpitaux, depuis le début, les médecins font face à l'afflux de blessés et ils sont tout aussi traumatisés que le reste de la population.

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"Je n'ai pas beaucoup dormi, je suis debout depuis 4h du matin", admettait le Pr Gilbert Sebbagh, chef du service de chirurgie de l'hôpital de Beer Sheva, aux lendemains de l'attaque du Hamas. C'est le plus grand hôpital du sud d'Israël, et au plus fort de la crise, il y avait "dix salles opératoires qui travaillaient en parallèle."

L'expérience de traiter de grands blessés

Le médecin explique que "les blessures par balles sont difficiles à traiter" mais "en Israël, tous les chirurgiens connaissent très bien la traumatologie" car tous ont déjà soigné des blessés par roquettes et par balles. Cela leur permet aujourd'hui de "traiter au mieux les malades".

A une heure de voiture de Beersheva, à l'entrée des urgences de Barzilai, l'hôpital d'Ashkelon, les brancards sont positionnés et les ambulances prêtes à partir. L'hôpital a essuyé de nombreuses salves de roquettes lancées depuis la bande Gaza toute proche. Un trou est encore visible dans un pont entre les bâtiments et les dégâts dans un centre pédiatrique sont considérables.

Une fatigue intense

"Nos deux hôpitaux réunis ont accueilli près de 1 500 patients rien que le samedi. Des blessés graves. Certains sont morts, d'autres sont dans un état critique", raconte Omri Lev Or, chirurgien revenu d'Angleterre pour prêter main forte aux équipes d'Ashkelon. Il a été particulièrement marqué par l'arrivée des blessés des kibboutz de Be'eri, Kfar Aza où les combattants du Hamas ont commis des atrocités.

Adossé contre un mur, ses yeux disent son intense fatigue et le caractère inédit dans l'horreur de cette nouvelle guerre entre Israéliens et Palestiniens. "J'ai le sentiment que c'est tout Israël qui souffre de stress post-traumatique. Ça a déjà le cas par le passé mais, cette fois-ci, le choc s'annonce difficilement surmontable. Ça nous dépasse et ça nous écrase, ça n'a rien à voir." Un sentiment partagé par les médecins qui, à quelques kilomètres de lui, soignent la population blessée de Gaza.

Guerre Israël-Hamas : les soignants en première ligne - Reportage de Sandrine Etoa-Andègue

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