Dans la bande de Gaza, la quête de nourriture se complique encore et l'aide humanitaire reste bloquée en Égypte

Un nourrisson de moins de deux ans sur six souffre de malnutrition aiguë dans la bande de Gaza d'après les Nations unies qui évoquent le risque imminent de famine depuis une semaine.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des Palestiniens se rassemblent dans une rue alors que de l'aide humanitaire est larguée dans la ville de Gaza le 1er mars 2024. (AFP)

Alors que les discussions pour un cessez-le-feu et la libération des otages semblent piétiner, la population de la bande de Gaza vit un véritable calvaire. Les gens ont faim et cherchent désespérément de la nourriture, et des stocks d'aide alimentaire sont toujours bloqués en Égypte.

L'ONU exhorte le monde à "inonder" Gaza d'aide humanitaire pour sauver les enfants qui commencent à mourir de faim. Un nourrisson de moins de deux ans sur six souffre de malnutrition aiguë, alertent les Nations unies qui évoquent le risque imminent de famine. Il faut savoir que le secteur de la pêche est à l'arrêt, les infrastructures agricoles, dont les serres et les puits, ont été endommagées, les récoltes n'ont pas pu avoir lieu à cause des bombardements israéliens, un filet d'eau saumâtre coule dans les robinets des habitations.

La population vit sur ses réserves. Évidemment, il n'y a plus de viande, très peu de farine et de riz. Les gens mangent des conserves, des tomates, des piments ou des oignons qu'ils achètent à des vendeurs ambulants. Il n'y a plus de gaz pour faire cuire les aliments. Trouver de la nourriture est devenu une obsession pour les Gazaouis.

L'aide humanitaire, stockée en Égypte, arrive au compte-gouttes dans l'enclave palestinienne et quand un camion parvient à entrer à Rafah, au sud de la bande de Gaza, il est littéralement pris d'assaut par une foule désespérée et affamée. Dans le nord, où résident encore plus de 300 000 Palestiniens, les gens sont livrés à eux-mêmes. Toute la journée, ils errent dans les décombres des immeubles à la recherche de nourriture.

Largages aériens et corridor humanitaire envisagé avec Chypre

Face aux difficultés d'approvisionnements terrestres qui dépendent du bon vouloir d'Israël, plusieurs pays parmi lesquels les États-Unis, la Jordanie et la France, ont commencé à parachuter de l'aide dans le nord de la bande de Gaza. Jeudi 7 mars, Washington et Amman ont ainsi annoncé un troisième largage aérien. Des avions américains de type C-130 ont déversé plus de 38 000 repas.

Mais c'est une goutte d'eau. D'où l'idée d'un corridor maritime depuis Chypre qui refait surface, après avoir été évoqué il y a plusieurs mois. Le Programme alimentaire mondial, le PAM, fait pression sur Israël pour utiliser le port d'Ashdod comme point de débarquement de l'aide. Des demandes ont été faites aux autorités israéliennes, qui les ont refusées jusqu'à aujourd'hui.

Vendredi 8 mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, est attendue à Larnaca à Chypre, pour évoquer la mise en place de ce corridor maritime. Mais l'ONU, comme les ONG, répètent que la solution à la crise alimentaire à Gaza passe par un cessez-le-feu. Il permettrait l'ouverture du point de passage de Rafah afin de laisser entrer les centaines de camions, toujours bloqués en Égypte.

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