Evacuation de civils à Rafah : "On déplace des gens déjà déplacés à plusieurs reprises", déplore Médecins du monde
"On déplace des gens déjà déplacés à plusieurs reprises du fait d'une pression militaire importante", déplore lundi 6 mai sur franceinfo Jean-François Corty, vice-président de Médecins du monde, à propos de la situation à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L'armée israélienne a lancé une opération lundi visant à faire évacuer des dizaines de milliers de familles palestiniennes de l'est de la ville de Rafah, où l'armée prépare une offensive d'ampleur dans sa guerre contre le Hamas.
"La plupart [des déplacés] ont des maladies ou sont dans une situation nutritionnelle difficile", poursuit le chercheur associé à l'Iris, qui parle de "populations vulnérables qu'on déplace comme ça, au gré des intentions militaires". Des actes "en rupture avec le droit humanitaire international", assure-t-il.
"Les civils vont probablement payer un lourd tribut"
Le vice-président regrette que "les enjeux humanitaires [soient] des variables d'ajustement dans les négociations en cours" et se dit "extrêmement inquiet de cette situation". Jean-François Corty rappelle également que le cessez-le-feu demandé n'arrive pas et confie que les humanitaires sont "terrorisés par la possibilité de l'extension de ce qui est présenté aujourd'hui comme une attaque ciblée intermédiaire mais qui pourrait se transformer en boucherie comme on le voit depuis six mois".
Le bureau de Médecins du monde à Rafah "fait partie de la zone à évacuer", explique le vice-président : "On est obligés de déplacer notre bureau et nos infrastructures ce qui va nous mettre en difficulté pour faire notre travail dans un contexte où les besoins sont immenses." "Comment s'organiser dans ces conditions ?", questionne-t-il, ajoutant que même si ces derniers temps l'aide parvient à entrer davantage dans la bande de Gaza, "les civils vont probablement payer un lourd tribut".
La France a rappelé lundi sa "ferme opposition" à une offensive israélienne sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, selon le ministère des Affaires étrangères, alors qu'Israël a lancé dans cette ville une opération d'évacuation de dizaines de milliers de Palestiniens. Paris rappelle "que le déplacement forcé d'une population civile constitue un crime de guerre au sens du droit international", souligne le Quai d'Orsay.
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