Gaza : "Personne ne devrait être jeté dans des fosses communes", s'indigne la porte-parole du CICR Lucile Marbeau

Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), s'est exprimée sur franceinfo suite à l'exhumation de plusieurs centaines de corps dans des fosses communes d'un hôpital de Gaza.
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Un véhicule du Comité international de la Croix rouge (CICR) circule dans les rues de Gaza City le 13 novembre 2023. (ASHRAF AMRA / ANADOLU via AFP)

"Personne ne devrait être jeté dans des fosses communes", s'est indigné jeudi 25 avril sur franceinfo Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), alors que la Défense civile de Gaza a affirmé avoir exhumé depuis samedi 340 corps de personnes tuées et enterrées, selon elle, par les forces israéliennes dans des fosses communes dans l'hôpital Nasser à Khan Younès. Après cette découverte, la Maison Blanche a exigé mercredi des "réponses" des autorités israéliennes.

Lucile Marbeau rappelle que "dans tous les conflits, il y a une obligation de la part des belligérants de gérer les dépouilles mortelles avec dignité et respect". Dans ces obligations, "il y a le fait de collecter les corps, de les gérer de façon digne, mais aussi de faire tous les efforts possibles pour les identifier". Elle juge que dans la bande de Gaza, "cela ne fut pas le cas".

La porte-parole du CICR constate que "ce sont des familles qui se déplacent directement pour essayer de voir si leurs proches disparus seraient parmi ces corps".

"Il y a énormément de familles qui sont incapables de pouvoir faire leur deuil parce qu'elles ne savent pas si leurs proches sont morts ou vivants, s'ils sont sous les décombres, s'ils sont parmi tous ces corps qui ont été retrouvés dans les hôpitaux."

Lucile Marbeau, porte-parole du CICR

à franceinfo

À ce jour, le CICR a récolté "plus de 7 000 demandes de recherche de la part de familles palestiniennes", précise la porte-parole. "Mais nous savons, et c'est le cas dans tous les conflits, que le chiffre est bien plus grand." Et à Gaza, qui est "encore un champ de bataille", il est "extrêmement compliqué de pouvoir faire toutes les démarches nécessaires" pour identifier les corps.

Mais le CICR assure qu'il y a "des choses qui peuvent être faites pour assurer un enterrement digne" et récolter "un minimum d'informations afin de pouvoir répondre aux familles qui ne savent toujours pas ce qui est arrivé de leurs proches".

"La population est à bout"

Lucile Marbeau s'inquiète par ailleurs des préparatifs annoncés par Israël en vue d'une offensive terrestre à Rafah. "La perspective est absolument effrayante. Il faut s'imaginer qu'il s'agit tout de même 1,5 million de personnes aujourd'hui qui se retrouvent au niveau de Rafah et qui, déjà, manquent d'assistance." Elle pointe les "conditions déplorables" dans lesquelles elles vivent dans les camps, "au niveau de l'hygiène", et qui "cherchent comment nourrir leur enfant, trouver de l'eau potable" ou à avoir l'accès aux soins qui est "extrêmement restreint sur l'ensemble de la bande de Gaza".

"La population est à bout", ajoute Lucile Marbeau. "Et la perspective d'un nouveau déplacement est absolument inimaginable. Les organisations humanitaires se retrouveraient absolument incapables de pouvoir leur fournir le minimum vital."

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