Proche-Orient : Catherine Colonna en Israël et en Cisjordanie ce dimanche pour appeler à une "trêve immédiate" et dénoncer les violences des colons

La ministre des Affaires étrangères exprimera une nouvelle fois la solidarité de la France avec les victimes des massacres du 7-Octobre, en particulier les victimes de violences sexuelles.
Article rédigé par Franck Mathevon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Catherine Colonna lors d'une conférence de presse à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le 15 octobre 2023. (ALAIN JOCARD / AFP)

Une quatrième visite en deux mois. Catherine Colonna s'envole dimanche 17 décembre pour Tel Aviv. La ministre des Affaires étrangères française se rendra ensuite en Cisjordanie, avant d'aller au Liban lundi, un déplacement initialement prévu samedi mais reporté suite à l'avarie technique du Falcon 900 du gouvernement.

Comme elle l’avait fait lors de sa dernière visite en Israël, Catherine Colonna rencontre d’abord les familles des otages français, alors que l'on a appris vendredi la mort d’Elya Toledano, un Franco-Israélien de 28 ans dont la dépouille a été retrouvée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Il avait été enlevé le 7-Octobre lors du festival de musique "Tribe of Nova". "Il reste en effet des Français dont nous sommes sans nouvelle, trois d'entre eux, vraisemblablement otages, dit la ministre, qui pèse ses mots.

"Nous continuons de presser pour une trêve le plus rapidement possible, immédiatement même, il le faudrait. Une trêve qui permette la libération des otages, mais aussi une meilleure distribution de l'aide humanitaire dont la population de Gaza a tant et tant besoin."

Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères

à franceinfo

Une trêve pour les otages, mais aussi donc pour les populations de Gaza : c’est le message de Catherine Colonna aux responsables israéliens, quelques heures après la mort d’un agent de son ministère dans le sud de la bande de Gaza. L'homme a été victime d’un bombardement israélien, alors qu'il travaillait pour le Consulat général de France à Jérusalem. Ces drames successifs incitent la France à pousser pour une trêve ou au moins, comme le demande maintenant Washington, des opérations plus ciblées.

Une solidarité avec les victimes de violences sexuelles

Cette pression diplomatique s'ajoute à celle exercée par les familles des otages détenus par le Hamas, après la mort de trois captifs tués par erreur par l’armée israélienne. L’enquête a montré que les trois hommes ont été abattus alors qu’ils brandissaient des drapeaux blancs dans un secteur où les soldats israéliens mènent des opérations au sol particulièrement risquées. Hier soir, Benjamin Netanyahu a redit qu’il comptait maintenir "la pression militaire" sur le Hamas.

Catherine Colonna ne vient pas seulement en Israël parler de Gaza. La ministre entend exprimer une fois de plus la solidarité de la France avec les victimes des massacres du 7-Octobre, en particulier les victimes de violences sexuelles. Ce sera un des temps forts de la journée : elle visitera une base militaire où de nombreux corps ont été emmenés pour y être identifiés. Les examens médico-légaux ont révélé que des crimes sexuels avaient été commis, des viols, des mutilations… Des associations et des juristes se mobilisent sur le sujet.

Un passage en Cisjordanie pour dénoncer les violences des colons

La ministre française se rendra aussi en Cisjordanie où elle rencontrera des responsables palestiniens. Ce déplacement vise aussi à montrer que la France condamne les violences des colons extrémistes, qui se multiplient ces dernières semaines.

Catherine Colonna visitera également un village de Bédouins palestiniens vidé de ses habitants en raison de la menace de colons qui vivent à proximité. La Cisjordanie fait partie de ces autres fronts de la guerre, comme le nord d’Israël et le sud Liban, où les affrontements entre Israël et le Hezbollah sont quasi-quotidiens, ou la mer Rouge, où les attaques de navires par les houthis se multiplient ces derniers jours. La ministre française vient aussi au Proche-Orient pour appeler à éviter un embrasement à partir de ces différents fronts. Elle sera lundi au Liban, une visite reportée de 48 heures après un problème technique sur son avion.

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