Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 9 avril

Le Hamas a fait savoir qu'il étudiait une proposition de trêve à Gaza, des déclarations qui n'ont pas convaincu les Etats-Unis.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un garçon regarde par la fenêtre depuis l'intérieur d'un véhicule lourdement endommagé par les décombres d'un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 avril 2024. (AFP)

La guerre se poursuit dans la bande de Gaza, mardi 9 avril, et le Hamas dit étudier un projet d'accord de trêve. Mais selon les Etats-Unis, les déclarations du mouvement islamiste palestinien sur cette proposition de trêve, associée à une libération des otages à Gaza, ne sont "pas très encourageantes". L'humanité et la communauté internationale ont perdu leur "boussole morale" à Gaza, a par ailleurs déploré la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de cette journée.

Le Hamas dit étudier un projet de trêve

Le Hamas a fait savoir mardi qu'il étudiait une proposition de trêve à Gaza accompagnée d'une libération d'otages retenus dans le territoire palestinien. Disant "souhaiter" un accord, le mouvement a affirmé dans un communiqué qu'Israël "n'avait répondu à aucune" de ses demandes. "Malgré cela, la direction du mouvement étudie la proposition (...) et informera les médiateurs de sa réponse", a ajouté le Hamas.

Mais la Maison Blanche a jugé les déclarations du mouvement "pas très encourageantes", même si les médiateurs attendent encore une "réponse" officielle de sa part. "Nous avons vu Israël faire quelques pas en avant en matière de ce qu'il met sur la table. Et bien sûr, nous avons vu les déclarations publiques du Hamas qui ont été, disons, pas très encourageantes", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

 Une offensive sur Rafah pas "imminente", juge Washington

Sur un autre sujet brûlant, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a assuré mardi qu'Israël n'avait pas fourni aux Etats-Unis de date pour une éventuelle opération militaire à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tout en jugeant qu'elle n'était pas "imminente". "Non, nous n'avons pas de date pour une opération, du moins une qui nous a été communiquée par les Israéliens", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Washington, aux côtés de son homologue britannique David Cameron.

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a, lui, dit lundi qu'une date avait été fixée pour une offensive sur cette ville qui, selon lui, est l'un des derniers bastions du Hamas dans la bande de Gaza. Antony Blinken a en outre fait état de nouvelles discussions "la semaine prochaine à Washington" entre Israéliens et Américains sur la situation à Rafah. "Je ne m'attends pas à ce que des mesures soient prises avant ces pourparlers", a souligné le secrétaire d'Etat américain.

L'ONU accuse Israël d'entraver la distribution de nourriture

L'ONU a affirmé mardi qu'Israël entravait davantage les distributions alimentaires dans la bande de Gaza que toute autre forme d'aide humanitaire. "Les livraisons de nourriture coordonnées par l'ONU sont bien plus susceptibles d'être entravées ou de se voir refuser l'accès (...) que toute autre mission humanitaire", a déclaré un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires, Jens Laerke, à Genève.

Cela veut dire, a-t-il ajouté, citant des statistiques de mars, que "les convois alimentaires qui devraient se rendre en particulier dans le nord, où 70% de la population est confrontée à des conditions similaires à la famine, sont trois fois plus susceptibles d'être refusés que les autres convois humanitaires".

Sur le réseau social X, Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé que "l’opération aérienne du jour a permis d’acheminer plus de 110 tonnes de fret" comprenant des médicaments et des vivres, grâce à un partenariat avec, notamment, la Jordanie. 

David Cameron ne veut pas suspendre la vente d'armes à Israël

Le chef de la diplomatie britannique David Cameron a écarté mardi tout changement dans la politique actuelle de livraison d'armes à Israël, malgré les appels à suspendre ces ventes en raison du conflit à Gaza. "J'ai passé en revue les avis les plus récents concernant la situation à Gaza et la conduite de la campagne militaire par Israël", a-t-il affirmé. "Cette évaluation ne modifie en rien notre position sur les licences d'exportation" d'armes à Israël, a ajouté David Cameron.

Le chef du Foreign Office était interrogé lors d'une conférence de presse à Washington au côté de son homologue américain Antony Blinken. Cette décision est "en phase avec les avis que j'ai reçus et que d'autres ministres ont reçu", a-t-il encore dit, en soulignant que le gouvernement britannique continuerait à "évaluer" la situation. Londres a durci le ton face à Israël après la mort, le 1er avril, de sept humanitaires, dont trois Britanniques, tués à Gaza par un drone israélien alors qu'ils livraient de la nourriture au territoire palestinien.

L'humanité a perdu sa "boussole morale", déplore une cheffe de l'ONU

"Ce qui m'inquiète profondément c'est que nous avons perdu notre boussole morale concernant Gaza, en tant qu'humanité, en tant que communauté internationale", a déclaré mardi la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed, lors d'une conférence de presse. "Nous devons faire quelque chose et vite (...) Des milliers d'enfants continuent à perdre leur vie, à vivre amputés. Et des centaines de personnes attendent de rentrer chez eux, les otages", a insisté l'adjointe d'António Guterres qui, lui, ne cesse d'appeler à un cessez-le-feu immédiat.

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