Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 30 décembre

Le sud de la bande de Gaza, où se trouvent un grand nombre de Palestiniens déplacés, mais aussi le centre du territoire assiégé, continuent d'être le théâtre d'intenses bombardements, de jour comme de nuit.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par les frappes israéliennes sur la zone de Zawayda, au centre de la bande de Gaza, le 30 décembre 2023. (AFP)

La guerre entre Israël et le Hamas, entrée, samedi 30 décembre, dans sa 13e semaine, se poursuit sans répit dans la bande de Gaza, au grand désespoir d'une population palestinienne "épuisée" face aux bombardements incessants de l'armée israélienne et en l'absence de perspective concrète de cessez-le-feu. Voici ce qu'il faut retenir du 85e jour du conflit entre Israël et le Hamas.

La population de la bande de Gaza "épuisée"

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, dans l'ensemble de la bande de Gaza, 85% des quelque 2,4 millions d'habitants ont dû fuir leur foyer, selon l'ONU, et sont confrontés à une situation humanitaire désastreuse. Oum Louay Abou Khater, qui a fui sa maison de Khan Younès, dans le sud du territoire, a exprimé, samedi, auprès de l'AFP, le sentiment général d'abattement. "La guerre ça suffit ! Nous sommes totalement épuisés", s'exclame cette femme de 49 ans.

Quelques dizaines de camions d'aide entrent quotidiennement dans le territoire soumis à un siège complet par Israël, via le poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, un chiffre très nettement insuffisant. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre la menace croissante de propagation de maladies infectieuses. Selon le bilan publié samedi par le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, 21 672 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées. Aucune source sur place ne permet d'étayer ce bilan.

Cette guerre dévastatrice a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien. Selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes, environ 250 personnes ont été enlevées, dont 129 sont toujours retenues en otage à Gaza. En réaction, Israël a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien et pilonne sans relâche la bande de Gaza. Il y mène aussi des opérations terrestres depuis fin octobre, dans lesquelles 170 soldats israéliens ont été tués, d'après l'armée.

Des tunnels du Hamas détruits

Alors que le nord de la bande de Gaza a été en grande partie détruit durant les premières semaines de guerre, l'armée israélienne a publié samedi des images de tunnels du Hamas qu'elle a découverts, équipés selon elle de l'électricité, de systèmes d'aération et d'évacuation des eaux usées, de salles de repos et de prières. Dans un communiqué, elle a affirmé avoir fait exploser ce réseau souterrain vendredi. Les images aériennes montrent le souffle impressionnant de l'explosion.

Les discussions pour un plan de paix se poursuivent

Les médiateurs internationaux, parvenus à négocier une trêve d'une semaine fin novembre ayant permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée, poursuivent leurs efforts.

Une délégation du Hamas est arrivée vendredi au Caire pour transmettre "la réponse des factions palestiniennes" à un plan de paix égyptien en trois étapes. Cette réponse sera donnée "dans les prochains jours", a affirmé, samedi, dans un communiqué, le secrétaire général adjoint du Jihad islamique, un groupe armé combattant aux côtés du Hamas. Israël n'a pas réagi officiellement au plan du Caire. Le Premier ministre israélien avait déclaré jeudi aux familles des otages que le pays était "en contact" avec les médiateurs égyptiens.

Des tensions dans la région ravivées par la guerre

Samedi, un Palestinien a été tué en Cisjordanie occupée, selon le ministère de la Santé palestinien. L'armée israélienne avait auparavant annoncé avoir "neutralisé" une personne suspectée d'une attaque à la voiture-bélier contre un barrage militaire près de Hébron.

La frontière nord d'Israël avec le Liban est le théâtre quotidien d'échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah. Le mouvement libanais, proche de l'Iran et qui soutient le Hamas, a annoncé samedi que quatre de ses combattants avaient été tués "sur la route de Jérusalem", terme employé par la formation pour désigner ses membres tombés depuis le 7 octobre. Dans l'est de la Syrie voisine, 19 combattants affiliés à l'Iran, ennemi juré d'Israël, ont été tués samedi dans des frappes aériennes "probablement israéliennes", selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

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