Guerre entre Israël et le Hamas : "Je n'ai pas envie de fermer les yeux sur ce qu'il se passe à Gaza", dénoncent des manifestants à Paris

Pour le deuxième soir d'affilée, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes de France mardi pour protester contre les bombardements meurtriers d'Israël sur un camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de Gaza. Reportage sur la place de la République à Paris.
Article rédigé par Agathe Mahuet
Radio France
Publié
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Un manifestant brandit un drapeau palestinien place de la République à Paris, lors d'une manifestation, le 28 mai 2024. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"Cessez-le-feu !" ont scandé des milliers de personnes rassemblées dans la soirée du mardi 28 mai à Paris. Pour la deuxième journée consécutive, ils protestent contre les bombardements israéliens sur Rafah, où une frappe, dimanche soir, a fait 45 morts et 249 blessés dans un camp de déplacés du quartier de Tal Al-Sultan, selon le ministère de la Santé du Hamas.

À Paris, sur la place de la République, beaucoup portent autour du cou le keffieh traditionnel ou agitent de grands drapeaux palestiniens. Jusqu'à 4500 personnes - contre 10 000, lundi - se sont massées place de la République au plus fort de la soirée, selon le comptage de la préfecture de police. Parmi la foule, Inès dit qu'elle ne pouvait pas faire autrement que d'être là : "Je n'ai pas envie de fermer les yeux sur ce qu'il se passe. Et j'ai envie d'être entourée de gens qui sont dans le même état d'esprit."

Un peu plus loin, la statue qui trône au centre de la place de la République est  décorée de drapeaux palestiniens, avec une grande banderole réclamant : "Stop au génocide". L'Union juive française pour la paix (UJFP) affichait de son côté le slogan : "Juifs et antisionistes, nous sommes pour l'égalité des droits".

"L'horreur que vivent les Palestiniens tous les jours"

Merwane, 31 ans, manifeste depuis 7 mois déjà. Mais la frappe sur le camp de déplacés de Rafah est comme un nouvel électrochoc pour lui : "Malheureusement c'est un bombardement comme un autre. Il y a déjà plus de 36 000 morts. Mais les images ont clairement touché les gens et rappellent l'horreur que vivent les Palestiniens tous les jours", souligne-t-il.

Au mégaphone, quelqu'un appelle à boycotter les produits d'Israël et à voter LFI. Plusieurs élus insoumis sont d'ailleurs présents. Marie, elle, s'insurge contre certains discours tenus à droite.

"Faire croire que si les gens soutiennent la Palestine, ce sont des antisémites, c'est absolument inacceptable."

Marie, une manifestante

à franceinfo

Cette manifestante poursuit et critique le président français, pas prêt à reconnaître un Etat palestinien : "Il y a des pays comme l'Espagne, comme l'Irlande qui se mobilisent et qui ont des actions réelles. Ce n'est pas le cas de la France. Ce n'est pas le cas de Macron. Il s'indigne juste et n'a que de petites paroles en l'air. Et c'est inacceptable", dénonce-t-elle.

Comme la veille, les manifestants se sont ensuite dispersés en cortèges sauvages dans les rues de Paris jusqu'à tard dans la nuit, parfois sous les gaz lacrymogènes des forces de l'ordre. La circulation sur le périphérique parisien a même été bloquée pendant plusieurs minutes par "quelques dizaines de personnes", a indiqué la préfecture de police.

Guerre entre Israël et le Hamas : reportage dans la manifestation du 28 mai à Paris, par Agathe Mahuet

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