Guerre entre Israël et le Hamas : l'armée israélienne diffuse des interrogatoires de membres du groupe terroriste palestinien
Il y a eu la diffusion à une centaine de journalistes, lundi 23 octobre, de vidéos dont certaines insoutenables de l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre. Depuis mardi 24 octobre, il y a aussi la diffusion sur les réseaux sociaux par l'armée israélienne des interrogatoires de ceux qui ont participé aux attaques.
La vidéo se trouve facilement sur le réseau X (anciennement Twitter). On y voit des prisonniers menottés dans des bureaux, face caméra, raconter à des officiers israéliens comment ils ont reçu l'ordre de tuer les hommes et de capturer les femmes et les enfants. Les images ne sont pas floutées et les témoignages s'enchaînent les uns après les autres.
Des images accessibles à tous, qui viennent servir un récit que l’État hébreu souhaite adresser aux Israéliens mais aussi au reste du monde. "Je pense que c'est pour démontrer trois choses, explique Philippe Moreau-Chevrolet, professeur en communication à Sciences Po. Tout d'abord pour montrer qui sont ces combattants, pour montrer qu'effectivement il y a bien eu une attaque et donc essayer de combattre une partie de la désinformation qui va jusqu'à nier l'existence même du 7 octobre. Deuxièmement, cela permet d'essayer d'expliquer en quoi l'attaque est singulière, qu'elle a été planifiée et qu'il s'agissait bien de tuer le plus de victimes possible."
"Le dernier point qui est recherché probablement, c'est de maintenir la sensibilisation de l'opinion publique à ce qui s'est produit et de continuer le récit du 7 octobre."
Philippe Moreau-Chevrolet, professeur en communication à Sciences Poà franceinfo
Une diffusion contraire au droit de la guerre ?
Ces images s'inscrivent donc dans une bataille de communication mais posent aussi des questions, car elles se heurtent aux droits des prisonniers de la convention de Genève. Principale conséquence : l'armée israélienne "n'a pas le droit" de les diffuser, explique Ahmed Benchemsi, directeur du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Human Rights Watch : "C'est formellement interdit par les conventions qui régissent le droit de la guerre. Un prisonnier de guerre est un soldat ou en tout cas un combattant armé de la partie adverse."
"Si on fait prisonnier un combattant armé de la partie adverse, il doit être traité humainement. C'est ce qu'on appelle un prisonnier de guerre. "
Ahmed Benchemsi, directeur du plaidoyer à Human Rights Watchà franceinfo
Parmi les articles qui vont dans le sens d'une interdiction de la diffusion de ces images, l'article 13 préserve les prisonniers de la curiosité publique.
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