Guerre entre Israël et le Hamas : quels sont les scénarios d'après-guerre envisagés par Benyamin Netanyahou ?
Détruire Gaza et après ? Le Premier ministre israélien a affirmé, lundi 6 novembre, sur la chaîne américaine ABC qu'"Israël aura, pour une durée indéterminée, la responsabilité globale de la sécurité". Le premier enseignement de cette déclaration est que Benyamin Netanyahou a enfin répondu aux Américains, qui depuis plusieurs jours lui demandaient de façon de plus en plus pressante, un plan ou au moins une esquisse de sortie de crise. L'objectif a donc été formulé, même si on s'en doutait un peu, il consiste à prendre en main la sécurité dans la zone.
Pour l'ancien officier du renseignement militaire israélien Raphaël Jerusalmy, l'État hébreu n'avait de toute façon pas d'autre alternative. "Nous n'avons pas le choix, affirme-t-il. Nous aimerions bien que quelqu'un d'autre s'occupe de Gaza, je peux vous le garantir, mais en fait Gaza est une région surpeuplée, très problématique, et donc personne ne veut s'en occuper. Benyamin Nétanyahou nous signale qu'il n'est pas du tout envisagé d'accepter une force internationale avec des mandats qui leur lient les mains. En attendant, les Égyptiens se désintéressant totalement de la bande de Gaza, il ne reste plus que les Israéliens, avec la disparition du Hamas, tant qu'il y a une récurrence du terrorisme."
Une vision à moyen terme et à condition qu'Israël gagne la guerre et éradique le Hamas de la bande de Gaza, ce qui n'est pas encore gagné. Car si l'armée israélienne assiège la ville de Gaza, la guerre des tunnels n'a pas vraiment commencé.
Une occupation ou une organisation à la cisjordanienne ?
En admettant donc qu'Israël fasse disparaître ou chasse le Hamas de Gaza, il y a pour le moment deux scénarios sur la table. D'abord, le scénario de l'occupation n'est pas l'option privilégiée en Israël car le mot fait peur, et qu'il est utilisé par le Hamas pour dénoncer l'offensive de l'État hébreu. Et puis, il faut qu'Israël se donne les moyens financiers et militaires de tenir le territoire. Cela signifie mobiliser plus de monde, plus longtemps avec des répercussions importantes sur l'économie.
L'alternative serait une organisation à la cisjordanienne, calquée sur le modèle des villes des territoires occupés. À savoir le pouvoir administratif à l'Autorité palestinienne et la sécurité sous la responsabilité d'un organe sécuritaire israélien. Dans cette configuration, l'État hébreu se donne le droit d'intervenir militairement quand il le veut, sans rendre de compte à la justice.
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