"Israël assumera, pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" à Gaza, estime Benyamin Nétanyahou
La fermeté et la détermination. Dans un entretien télévisé, le Premier ministre israélien a martelé qu'il n'y aura pas de cessez-le-feu "sans la libération de nos otages". Interrogé sur la chaîne américaine ABC News, juste après un entretien avec le président américaine Joe Biden, lundi 6 novembre, Benyamin Nétanyahou a ainsi rejeté une nouvelle fois la possibilité d'un cessez-le-feu à Gaza, devenu selon l'ONU "un cimetière pour les enfants". Il a également promis d'y prendre la "responsabilité générale de la sécurité" après la guerre, qui entre dans son deuxième mois.
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Un cessez-le-feu "entravera nos efforts pour faire sortir nos otages, parce que la seule chose qui marche sur ces criminels du Hamas est la pression militaire que nous exerçons", a-t-il répondu, en anglais.
"En ce qui concerne les petites pauses tactiques - une heure par-ci, une heure par-là - nous les avons déjà eues", a-t-il ajouté, faisant référence à une déclaration de la Maison Blanche, selon laquelle que le président américain Joe Biden avait évoqué la "possibilité de pauses tactiques pour fournir aux civils des opportunités de quitter en sécurité les zones de combats, s'assurer que l'aide parvient aux civils dans le besoin et permettre la potentielle libération d'otages".
"Nous avons vu ce qui se passe lorsque nous n’avons pas cette responsabilité"
Benyamin Nétanyahou, critiqué au sein de la société israélienne depuis plusieurs mois, évoque aussi l’après-guerre et une possible prise de contrôle de Gaza par Israël. "Je pense qu’Israël assumera, pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité. Nous avons vu ce qui se passe lorsque nous n’avons pas cette responsabilité : nous faisons face à l'éruption de la terreur du Hamas à une échelle que nous ne pouvions pas imaginer", a-t-il plaidé.
Enfin, interrogé sur sa propre responsabilité dans l’attaque du 7 janvier, Benyamin Nétanyahou répond "bien sûr, cela ne fait pas de doute", ajoutant que son gouvernement n'avait "clairement" pas respecté son obligation de protéger son peuple. Mais cela devra être résolu, élude-t-il, "après la guerre".
En Israël, depuis le 7 octobre, plus de 1 400 personnes ont péri d'après les autorités, majoritairement des civils tués le jour de l'attaque du Hamas, la plus meurtrière de l'histoire d'Israël. Le mouvement islamiste palestinien a également fait plus de 240 otages, emmenés à Gaza. Dimanche soir, l'armée israélienne a annoncé une campagne de bombardements plus intenses pendant "plusieurs jours" tandis que ses soldats mènent parallèlement une opération terrestre depuis le 27 octobre. Selon le Hamas, au moins 292 personnes ont été tuées dans les frappes nocturnes dimanche.
"Le cauchemar à Gaza est plus qu'une crise humanitaire, c'est une crise de l'humanité", a affirmé le patron de l'ONU Antonio Guterres, en soulignant qu'un "cessez-le-feu humanitaire" devient "plus urgent à chaque heure qui passe".
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