Guerre entre le Hamas et Israël : ce que l'on sait des otages détenus dans la bande de Gaza

Les familles des otages espèrent toujours un accord de cessez-le-feu avec le mouvement islamiste palestinien qui permettrait le retour de leurs proches retenus dans l'enclave depuis les attaques du 7 octobre.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les proches et les familles des otages manifestent à Tel-Aviv (Israël), le 4 mai 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Sept mois après le début de la guerre, la libération des otages demeure un sujet brûlant en Israël. Après l'annonce par l'Hamas de l'adoption d'un projet de cessez-le-feu avec Tel-Aviv, lundi 6 mai, les familles et les proches des otages israéliens retenus dans la bande de Gaza ont appelé à soutenir à un accord de trêve avec le mouvement islamiste palestinien. "Négociez maintenant ! Il n'y a pas d'autre option !" a réclamé l'association Bring Them Home Now dans un message publié lundi 6 mai sur le réseau social X. En novembre, la trêve négociée entre Israël et le Hamas avait permis la libération de près de 105 personnes capturées lors des attaques meurtrières du 7 octobre 2023. 

Quelque 128 personnes toujours captives

Les autorités israéliennes et le journal israélien Haaretz évoquent, mardi 7 mai, 128 otages toujours en captivité. En octobre 2023, les commandos du Hamas et plusieurs groupes palestiniens avaient kidnappé près de 250 otages dans les régions frontalières de la bande de Gaza.

Concernant le profil des otages encore détenus dans l'enclave, il est assez varié. Il s'agit de militaires, d'habitants de kibboutz situés près de la frontière, de travailleurs agricoles étrangers ou de spectateurs du festival Nova... Figurent sur cette liste d'otages 15 femmes, dont cinq soldates de l'armée âgées de 18 à 19 ans. Trois ressortissants français, dont deux Franco-israéliens et un Franco-mexicain, sont toujours détenus dans la bande de Gaza. 

Après sept mois de guerre, 112 hommes, femmes et enfants ont été libérés, selon un décompte établi par Haaretz. Une part importante de ces libérations a été obtenue en faveur d'une trêve d'une semaine conclue fin novembre. Au total, 105 otages, principalement des femmes, des ressortissants étrangers et des enfants, ont été libérés par le Hamas en échange de 240 Palestiniens détenus par l'Etat hébreu. Cinq otages avaient auparavant été libérées en octobre, avant la trêve. Deux autres personnes enlevées en octobre, ayant la nationalité israélienne et argentine, ont été secourues lors d'une intervention militaire début février.

Une trentaine d'otages présumés morts

Il n'est toutefois pas certain que tous ces otages soient encore vivants. L'armée israélienne a à plusieurs reprises confirmé la mort d'otages en captivité. Début février, le New York Times a révélé que les services de renseignement israéliens évaluaient dans une note à au moins 30 le nombre d'otages morts en détention. "Nous avons informé 31 familles que leurs proches capturés ne sont plus parmi les vivants et que nous les avons déclarés morts", a confirmé le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, lors d'un point-presse.

Ce chiffre s'élève désormais à 34, selon Haaretz. De leur côté, les autorités israéliennes évoquent désormais 35 otages déclarés morts. Mais preuve du flou qui entoure ces chiffres, il arrive régulièrement que des victimes, initialement considérées comme otages, soient identifiées comme tuées dans l'attaque du 7 octobre. Tsahal a ainsi précisé le 3 mai que les restes d'Eliakim Livman, considéré jusque-là comme otage à Gaza, avaient été découverts en Israël. Comme l'explique The Times of Israël, son corps a été enterré par erreur.

Des conditions de détention difficiles 

Très peu d'informations filtrent sur l'état de santé, la localisation ou les conditions de détention des otages. "C'est l'un des aspects les plus scandaleux du traitement des otages. Le Hamas refuse systématique de donner une liste des personnes captives et d'informer sur les conditions de détention", affirme Daniel Shek, ancien ambassadeur d'Israël en France, qui conseille les familles des otages. Dans plusieurs vidéos diffusées par le Hamas des otages ont témoigné de conditions difficiles de détention. "Nous sommes en danger ici. Il y a des bombes, c'est stressant et effrayant", a ainsi déclaré Keith Siegel, 64 ans.

Les principales informations viennent surtout des anciens captifs, libérés lors des échanges de prisonniers de novembre. "Nous savons que les conditions sont extrêmement dures, explique Daniel Shek. Il y a eu des cas de geôliers plutôt humains, mais d'autres ont manifesté une cruauté inouïe, notamment à l'égard des femmes." Les otages "manquent de nourriture, d'air de frais, de lumière et d'eau potable. Les soins médicaux sont quasiment inexistants", précise encore l'ancien diplomate.

Début février, la chaîne de télévision CNN a diffusé les images d'un complexe souterrain situé sous la ville de Khan Younès. Il est présenté par l'armée israélienne comme l'ancien centre de détention de plusieurs otages, un lieu marqué par l'obscurité et l'air moite. D'après la BBC, un tiers des personnes détenues souffrent de maladies chroniques.  Au moins sept septuagénaires et quatre octogénaires sont toujours présumés captifs. 

La localisation des personnes capturées demeure également un mystère. Aux portes de Rafah, l'armée israélienne a justifié sa probable offensive militaire dans le sud de la bande de Gaza par la présence d'otages. "Nous avons également des otages à Rafah et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les ramener chez eux", a déclaré le porte-parole de l'armée Daniel Hagari à la mi-avril.

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