Guerre Israël-Hamas : la situation humanitaire s'aggrave à Gaza, malgré les pressions internationales
Malgré les pressions internationales pour un cessez-le-feu, les bombardements continuent sur la bande de Gaza. Le matin du lundi 25 décembre, le centre de l'enclave palestinienne était visé avec une cinquantaine de frappes successives de l'armée israélienne.
C’est sans précédent dans cette zone du centre de la bande de Gaza. Les habitants de Nuseirat parlent d’une ceinture de bombardements pendant plus d’une heure et de nombreuses personnes restent encore sous les décombres. Le bilan est donc encore très provisoire. Dans la nuit de dimanche à lundi, le sud de la bande de Gaza était particulièrement touché, notamment la ville de Khan Younès où se trouvent encore des milliers de déplacés.
Des habitants dorment dans leur voiture
Dimanche, au moins 70 personnes ont été tuées dans une frappe dans le camp de réfugiés Al-Maghazi, selon le ministère gazaoui de la santé. Le Hamas parle d’"un horrible massacre" et dénonce un nouveau crime de guerre.
Pour les habitants qui étaient restés sur place, la panique et une confusion totale règnent. Beaucoup ont alors quitté leur maison, sont devenus des déplacés forcés et se sont dirigés vers Rafah où ils ont installé des tentes. Certains ont parfois dormi dans leur voiture, faute de place dans cette ville à l’extrême sud de la bande de Gaza. Dans cette zone, les habitants le craignent : l’armée va arriver, petit à petit, jusqu’à cette ville également. "Nous ne savons plus quoi faire, ni où aller, il n’y a aucun endroit sûr à Gaza désormais", confient des habitants.
Risque de famine
La situation humanitaire sur place est de pire en pire. En effet, malgré le vote vendredi 22 décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution réclamant l'acheminement "immédiat" et "à grande échelle" de l'aide humanitaire, les civils manquent toujours de tout. L’arrivée des camions se fait encore au compte-gouttes et c’est insuffisant vu les besoins sur place.
L’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, vient en aide à la majorité des près de 2 millions de déplacés, mais l’agence concentre ses opérations à Rafah, dans le Sud. Elle n’a réussi à atteindre la ville de Gaza, dans le Nord, que "quelques fois" depuis la fin de la trêve, début décembre.
Même le centre de l’enclave et la ville de Khan Younès, au Sud, sont difficilement accessibles. Avant la guerre, deux tiers de la population dépendaient de l’aide humanitaire et plus de 60% de la population était déjà en insécurité alimentaire. Désormais, avec la nourriture qui se fait de plus en plus rare, l’ONU parle d’insécurité alimentaire et de risque de famine d’ici les six prochaines semaines.
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