Israël : il est "probable" qu'une coalition centriste favorable à la solution des deux Etats "sortira de cette guerre", avance Frédéric Encel, docteur en géopolitique

"Beaucoup d'Israéliens reprochent à Benyamin Netanyahou et à la droite israélienne" d'avoir "laissé pourrir la situation" l'accusant d'avoir voulu "diviser pour mieux régner", explique-t-il.
Article rédigé par franceinfo
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Frédéric Encel, docteur en géopolitique vendredi 27 octobre 2023 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Les Israéliens comme les Palestiniens "ne se supportent plus, ils ne veulent pas vivre dans un même État", affirme Frédéric Encel, docteur en géopolitique vendredi 27 octobre sur franceinfo. Mais la solution des deux États, "c'est la voie des modérés" et "aujourd'hui, elle n'est pas audible parce qu'on est en phase de guerre", admet-il.

Il est pourtant "probable", selon lui, qu'une coalition centriste qui n'est pas "opposée" à la solution des deux États "sortira de cette guerre". Benyamin Netanyahou, à la tête du gouvernement actuel "très clairement défavorable" à cette solution, est accusé d'avoir "toujours affaibli l'Autorité palestinienne" et fait "monter" le Hamas. "À côté de cela, l'Autorité palestinienne ne s'est jamais non plus illustrée par un pro-activisme et une efficacité remarquable", face à un Hamas qui a obtenu de plus en plus de "gain" au sein de la population palestinienne par "du social et de l'identitaire", note le chercheur.

Une chute de Netanyahou inévitable

Reste que "beaucoup d'Israéliens reprochent à Benyamin Netanyahou et à la droite israélienne" d'avoir "laissé pourrir la situation" l'accusant d'avoir voulu "diviser pour mieux régner", affirme-t-il. Une position qui n'est "plus tenable" et pourrait favoriser l'accession au pouvoir des centristes et chefs de l'opposition Benny Gantz ou Yaïr Lapid, selon Frédéric Encel.

Trois conditions sont nécessaires, selon lui, pour relancer les négociations : "La démilitarisation du Hamas, le retour dans la bande de Gaza de l'Autorité palestinienne, qui en a été chassée par le Hamas en 2007, et un changement de gouvernement israélien". Or, Frédéric Encel considère que ce changement est inévitable. "La commission d'enquête qui va se mettre sur pied dans les prochaines semaines va nécessairement pointer les faillites catastrophiques du 7 octobre et le faire chuter", assure-t-il.

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