Israël : trois questions sur la victoire de Nétanyahou
Le parti du Premier ministre sortant, le Likoud, a remporté mardi une nette victoire aux élections législatives.
Benyamin Nétanyahou est bien parti pour conserver son poste. Le parti du Premier ministre israélien, le Likoud, a remporté une nette victoire aux élections législatives israéliennes, selon des résultats presque complets publiés mercredi 18 mars sur le site du quotidien Haaretz (en anglais).
Alors que 99% des bulletins du scrutin de mardi ont été dépouillés, le Likoud (droite) dispose, selon la radio publique israélienne, d'une avance de six sièges à la Knesset (Parlement) sur son principal rival, la liste de centre-gauche Union sioniste du travailliste Isaac Herzog. Mais Benyamin Nétanyahou n'est pas encore réélu. Une fois les résultats officiels proclamés, le président israélien, Reuven Rivlin aura une semaine pour confier au leader du parti arrivé en tête la tâche de former le prochain gouvernement.
Francetv info revient sur les questions sur la table après cette victoire qui n'était pas prévue par les sondages.
Peut-il gouverner seul ?
Non. Arrivé en tête avec 30 députés sur 120, le Likoud doit obtenir le soutien de 31 élus d'autres partis pour former une majorité. Selon son parti, Nétanyahou "a l'intention de se mettre immédiatement à la formation du gouvernement afin d'achever cette tâche dans un délai de deux à trois semaines".
Quels alliés pour le Likoud ?
"Il peut soit former un gouvernement de droite avec les partis religieux et Avigdor Lieberman, soit un gouvernement d'union nationale", estime Claude Klein, spécialiste de droit constitutionnel à l'université hébraïque de Jérusalem.
Une coalition de droite. C'est le scénario privilégié par Nétanyahou. Selon le quotidien Yedihot Aharonot, le leader du Likoud a entamé des négociations avec le Foyer juif, un mouvement nationaliste et religieux qui a obtenu 8 sièges. Le parti centriste de Moshé Kahlon, un ancien du Likoud, fait également figure d'allié potentiel (10 sièges), tout comme les nationalistes d'Israël Beiteinu (6 sièges) et les religieux du parti Shas (7 sièges.).
Un gouvernement d'union nationale avec la gauche. C'est le souhait du président Reuven Rivlin. Un tel gouvernement réunirait le Likoud et les travaillistes de l'Union sioniste (24 sièges). Mais Benyamin Nétanyahou a déjà repoussé cette option : "Il n'y aura pas de gouvernement d'union avec le Parti travailliste", a-t-il lancé mardi, au début du vote.
Les travaillistes peuvent-ils encore s'imposer ?
En théorie, oui. "Tout est ouvert", déclarait mardi Isaac Herzog devant ses supporters, également à Tel-Aviv (Israël). "J'essaie de mettre tout en œuvre pour construire un véritable gouvernement social en Israël", affirmait-il. L'Union sioniste pourrait par exemple s'allier avec l'une des surprises de ce scrutin, la liste représentant les Arabes israéliens, arrivée 3e avec 14 sièges.
Mais son soutien à Isaac Herzog pourrait faire perdre à la liste des Arabes israéliens d'autres partenaires éventuels. "Sur le papier, Herzog n'a aucune chance de constituer une majorité qui dépendrait du soutien de la liste arabe", estime Claude Klein, de l'université hébraïque de Jérusalem. Le leader travailliste l'a lui-même reconnu à demi-mots, mercredi matin. "J'ai parlé il y a quelques minutes au Premier ministre Benyamin Nétanyahou, a déclaré Isaac Herzog. Je l'ai félicité de son succès et je lui ai souhaité bonne chance."
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