Reportage "Je pense qu'il faut en finir" : dans un kibboutz près de Gaza, les Israéliens sont divisés sur les négociations en cours

Les discussions pour une trêve à Gaza continuent vendredi à Doha, au Qatar. Dans les kibboutz visés par le mouvement terroriste du Hamas le 7 octobre dernier, ces pourparlers font beaucoup réagir.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un abri criblé de balles lors des attaques du 7 octobre, au kibboutz Nahal Oz, dans le sud d'Israël, le 13 juin 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Un nouveau round de négociations pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza s'est ouvert jeudi 15 août à Doha à l'appel du Qatar, des États-Unis et de l'Egypte. Ces pourparlers qui se poursuivent vendredi 16 août sont très suivis par les Israéliens, et notamment par les habitants des kibboutz du sud du pays, près de l'enclave palestinienne où les combattants du Hamas ont semé la terreur le 7 octobre dernier. 

Le 7 octobre, Ayana n'était pas chez elle. Elle était en vacances à Jérusalem avec sa famille alors qu'un commando du Hamas tentait de pénétrer dans son kibboutz de Saad, à moins de trois kilomètres de la bande de Gaza. "Ils ont essayé de rentrer et ils se sont tous fait tuer", explique-t-elle. Ils ont tous été éliminés ou repoussés par des habitants armés, aidés par quelques soldats israéliens qui passaient par là.

Dix mois plus tard, Ayana est de retour dans sa maison. "Il y a encore des alertes. On a encore des roquettes qui tombent. C'est très difficile de dormir", assure-t-elle. Cette future maman suit de très près les négociations qui se déroulent actuellement au Qatar. Elle ne souhaite pas la fin des combats tant que le Hamas n'est pas vaincu : "Je pense qu'il faut en finir. Il faut faire en sorte que le Hamas ne fasse plus partie de la bande de Gaza"

La question de la libération des otages

Ayana n'attend donc rien de ces négociations. C'est le cas aussi de Yedidia : fusil d'assaut en bandoulière, il fait partie d'un groupe d'autodéfense chargé de protéger le kibboutz. "Je pense que ces négociations ne donneront rien, assure-t-il. J'ai vu tellement d'accords qui n'ont pas été respectés et c'est ça qui nous a menés au 7 octobre. Nous ne voulons pas nous faire massacrer de nouveau un matin, au réveil. Je crois que lorsqu'on commence quelque chose, on doit aller jusqu'au bout"

Pourtant, d'autres, à l'image de Daniel, 73 ans, somment le gouvernement israélien de conclure un accord de cessez-le-feu en échange de la libération des otages : "À mon avis, il n'y a pas d'autre choix que de faire revenir tous les otages, morts comme vivants. Quel que soit le prix"

"Il faut arrêter cette guerre qui n'a plus aucun sens."

Daniel, du kibboutz de Saad

à franceinfo

"C'est horrible que tellement de personnes soient mortes dans la bande de Gaza, des enfants, des femmes et des vieillards. En fait, la guerre qu'Israël a menée jusqu'à présent est en grande partie une guerre de revanche", estime Daniel. Il redoute par-dessus tout un échec des négociations qui pourraient pousser l'Iran à mettre sa menace à exécution et à attaquer Israël.

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