Licencier Guillaume Meurice aurait été un "signal que certains se seraient empressés d'instrumentaliser", selon la patronne de Radio France
La PDG de Radio France Sibyle Veil affirme dans La Tribune Dimanche ne pas avoir voulu envoyer de "signal" contre "la liberté d'expression" en choisissant, non de licencier l'humoriste Guillaume Meurice, mais de le rappeler à l'ordre. Il interviendra à partir de 18 heures dans l'émission Le Grand Dimanche soir exceptionnellement sans public, pour raisons de sécurité en raison des menaces de mort qu'il a reçues après des propos polémiques sur le Premier ministre israélien.
Après avoir suggéré pour Halloween un "déguisement" de Benjamin Netanyahou, "sorte de nazi mais sans prépuce", dans un sketch sur France Inter fin octobre, Guillaume Meurice a reçu un "avertissement" de la radio qui l'emploie. Mme Veil, interrogée par le journal dominical pour savoir si elle avait "songé à le licencier", a répondu que l'avertissement lui paraissait une meilleure décision.
"Je n'ai pas voulu envoyer un signal que certains se seraient empressés d'instrumentaliser", a expliqué la patronne de la radio publique. "La valeur de la liberté d'expression, à laquelle nous sommes très attachés, est bien plus importante qu'une phrase problématique d'un humoriste, qui fort heureusement est une exception", a-t-elle ajouté. Sibyle Veil a également minimisé les tensions en interne.
"En réalité, cela ne crée pas autant de remous que vous le dites (...) Cette semaine a été relativement calme"
Sibyle Veil, PDG de Radio Francedans La Tribune Dimanche
Elle a aussi déploré "une spirale de la polémique qui écrase tout. Depuis dix jours, on ne parle que de ça, au détriment des 99,99 % d'autres choses que l'on fait sur nos antennes, notamment la couverture fine du conflit au Proche-Orient". Dans un contexte de vives tensions autour de la guerre opposant Israël au Hamas, la plaisanterie de Guillaume Meurice lui a valu de très nombreuses et sévères critiques, ainsi que des menaces de mort.
Lundi 6 novembre, l'animateur avait clamé n'avoir "pas commis de faute". "Je pratique l'humour, la caricature, la satire politique, et l'outrance en fait partie", plaidait-il dans Le Monde, lui qui compte "contester en justice" l'avertissement qu'il a reçu.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.