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"Nétanyahou n’est pas bien pour nous" : la colère contre le Premier ministre est montée d’un cran après les attaques du Hamas

Depuis des mois, des Israéliens protestaient contre la politique de Benyamin Nétanyahou. Avec l’attaque surprise du Hamas, son avenir semble de plus en plus compromis. Les Israéliens sont nombreux à le tenir pour responsable.
Article rédigé par Farida Nouar - Laurent Macchietti
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Sur l'une des pancartes appelant le gouvernement israélien à négocier avec le Hamas pour libérer les otages, il est écrit : "Ne les abandonnez pas deux fois", le 21 octobre 2023 à Tel-Aviv. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Dans la rue Kaplan, une des artères majeures de Tel-Aviv, samedi 21 octobre, les chants en soutien aux otages ont remplacé les slogans, ceux qui étaient scandés ici même chaque samedi depuis neuf mois, appelant à la démission de Benyamin Nétanyahou. Mais là, même si on ne les entend pas, on peut les lire sur des pancartes, des banderoles. 

Amir tient un drapeau israélien il  était de toutes les manifestations juste avant les attaques. "On savait bien que quelque chose de mal allait arriver, observe-t-il. La fleur qui est au-dessus du drapeau, c’est pour montrer que nous ne sommes pas nationalistes, qu’on a de bonnes intentions. Ces symboles nous semblent appropriés pour montrer ce que nous ressentons".

"Ce qui s’est passé est la conséquence des élections d’il y a un an et ça nous conforte dans le fait que notre opposition est juste."

Amir, un manifestant anti-Bibi

à franceinfo

"Même si certains disent que maintenant, ce n’est pas le moment de parler de ça parce que nous sommes en guerre", concède Amir.

Nétanyahou "n'a pas su protéger son peuple"

C’est ce que ressent Rachel. "On ne peut pas parler de la politique, estime-t-elle, parce que ce n’est pas le moment". Pour elle comme pour de nombreux Israéliens sous le choc, c’est encore le temps du deuil, de la sidération. "Ce qu’on veut là, maintenant, c’est qu’on libère les enfants, les bébés, les vieux, les vieilles… On n’a jamais cru qu’une chose pareille pouvait arriver à Israël parce que l’armée est très forte. On ne peut pas croire qu’on pouvait être surpris comme ça". À la question s’il faudra du changement politiquement quand tout cela sera terminé, Rachel répond "c’est sûr". Parce que, insiste-t-elle, "c’est incroyable que personne ne savait. On est vraiment déçus".

Sur une table, s’empilent des petits rubans jaunes en soutien aux plus de 200 otages israéliens ou étrangers détenus par le Hamas. Cette fleuriste israélienne les distribue. C’est une "anti-Bibi", le surnom donné au Premier ministre. "Je viens d’un kibboutz de socialiste, précise-t-elle fièrement. Nétanyahou n’est pas bien pour nous. Il n’aura jamais mon vote". Elle est persuadée que le chef du gouvernement a une responsabilité dans l’attaque du Hamas du 7 octobre et se dit horrifiée par la stature "guerrière" du Premier ministre. Elle aimerait qu’il y ait une place pour la négociation c’est-à-dire échanger les otages contre des prisonniers palestiniens retenus en Israël mais "Bibi ne veut pas", se désespère-t-elle.

Quel avenir politique attend Benyamin Nétanyahou à l’issue de cette guerre ? Le reportage à Tel-Aviv de Farida Nouar et Laurent Macchietti

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