"Nous avons dû évacuer à neuf reprises" : Médecins sans frontières face à un système de santé en lambeaux
Seulement onze hôpitaux fonctionnent dans la bande de Gaza, et de manière partielle. Les soins sont maintenant essentiellement assurés par les hôpitaux de campagne. Médecins sans frontières fait partie des trois ONG qui essayent de remettre l’hôpital Nasser sur pied. Les bâtiments ont été au centre des combats pendant deux mois. "L'aile médicale où MSF avait son activité pour les brûlés a elle-même été touchée par un tir d'artillerie", détaille Michel Lacharité, responsable des opérations d’urgences à MSF.
D’ici une dizaine de jours, malgré les difficultés, l’ONG espère remettre en route les urgences, la chirurgie orthopédique et les soins pour les brûlés. Une vraie course contre la montre pour être prêt en cas d’offensive sur Rafah, alerte Michel Lacharité. "On est en train de faire les inventaires, d'essayer de voir ce dont on a besoin et ce qu'on peut apporter très rapidement pour être capable d'accueillir des blessés."
Installation d'hôpitaux de campagne
Aujourd’hui, la majorité des lits à Gaza se trouvent dans les hôpitaux de campagne. Ils ont été montés par des pays ou des ONG et ont le soutien des Israéliens. "Au cours des derniers mois, nous avons dû évacuer à neuf reprises des structures hospitalières pour des raisons de sécurité, parce qu'elles étaient touchées ou sommées d'évacuer, énumère le responsable MSF. Nous arrivons aujourd'hui à la conclusion que la seule façon de travailler, c'est d'amener un hôpital de campagne."
MSF travaille donc aussi à la mise sur pied de deux hôpitaux de campagne dans le centre de l’enclave. À Rafah, au moins un tiers des grandes structures risquent d’être évacuées en cas d’offensive.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.