Proche-Orient : après les explosions de bipeurs et de talkies-walkies, des Libanais partagés sur le discours du chef du Hezbollah
C’est une prise de parole très attendue qui a eu lieu jeudi 19 septembre, celle du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, un discours télévisé au lendemain des attaques sur des appareils de transmission qui ont fait 37 morts et des milliers de blessés. Les Libanais que franceinfo a rencontrés sont divisés entre soutien au mouvement chiite et crainte d'une guerre régionale.
Dans ce café du centre-ville de Beyrouth, les clients sont tous acquis à la cause du Hezbollah et de son chef. Ali n'a pas raté une miette de son discours. "Quand on l'écoute, on se sent plus forts, confie-t-il. On ne veut pas d'une guerre totale au Liban. Ce qui compte avant tout, c'est le peuple palestinien, et particulièrement dans la bande de Gaza."
Le risque "d'entraîner tout le Liban" dans la guerre
La question que se posent de nombreux Libanais, c'est : comment le Hezbollah peut-il supporter un tel affront ? Assassinats ciblés, bombardements israéliens à répétition, bipeurs et talkies-walkies piégés... un véritable camouflet pour Elias, qui regrette que Hassan Nasrallah ne s'engage pas davantage dans cette guerre. "Il aboie, il aboie, et il ne se passe rien, déplore-t-il. C'est une humiliation". La situation est intenable pour le Hezbollah, qui doit choisir entre sa crédibilité et la stabilité du Liban.
"Ça fait peur, parce que s'il entame une guerre, il entraînera tout le Liban avec, pas que le Hezbollah. C'est risqué pour un petit pays."
Marc, étudiant à Beyrouthà franceinfo
Cette peur est partagée par de nombreux Libanais qui assistent, impuissants, à une aventure guerrière du Hezbollah dans un conflit qui n'est pas le leur et qui pourrait provoquer une déflagration régionale.
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