Proche-Orient : le spectre d'une guerre civile en Israël
Le conflit israélo-palestinien fait planer la crainte d'une guerre intra-communautaire sur le sol de l'État hébreux. Les équipes de France Télévisions reviennent sur l'origine du conflit, pour le JT du 20 Heures du vendredi 14 mai.
Le journaliste Dominique Derda, en duplex depuis Jérusalem (Proche-Orient), revient sur les origines du conflit. "Lod (Israël), c'est une ville ouvrière de 70 000 habitants dont un tiers environ sont des Arabes israéliens, des Palestiniens dont les parents, les grands-parents ont choisi de rester dans ce pays après la création de l'état d'Israël en 1948", explique tout d'abord le correspondant de France Télévisions au Proche-Orient.
"Ils ont sur le papier les mêmes droits que les Juifs israéliens, mais beaucoup d'entre eux se sentent comme des citoyens de seconde zone, et cette frustration s'est transformée en colère lundi dernier, quand des policiers israéliens, en plein Ramadan, ont pénétré à l'intérieur de la mosquée d'Al-Aqsa à Jérusalem et tiré des grenades assourdissantes et des grenades lacrymogènes", ajoute Dominique Derda. S'en sont suivi des manifestations dans de nombreuses villes israéliennes, avant que la situation ne dégénère. "C'est quand un habitant juif de Lod a tiré sur un manifestant et l'a tué que la violence est montée d'un cran", conclut le journaliste.
Lod, une ville divisée et meurtrie
Depuis, des affrontements violents opposent les deux communautés. Pour les Arabes, la police israélienne a choisi son camp. Sur des images tournées jeudi 13 mai, des émeutiers juifs lancent des pierres sur les fidèles, à l'entrée de la mosquée de Lod (Israël), tandis que les policiers répliquent à coup de grenades assourdissantes. "Les preuves comme ça, on en a plein", assure un habitant. Les forces de l'ordre interpellent en majorité des Arabes israéliens.
La violence n'est toutefois pas le seul fait des Juifs. La nuit du jeudi 14 au vendredi 14 mai, une synagogue a été incendiée. Dans ce quartier, la coexistence entre religion a pourtant toujours été pacifique. Cette fois, plus personne ne croit en un avenir commun. "Nous avons toujours essaye de vivre en bonne intelligence avec les Arabes, d'être des partenaires dans cette ville. Mais tout ce que nous avons reçu en retour, c'est un coup de poignard dans le dos", indique Arik Zuntz, un fidèle juif de la synagogue.
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