Fillon, Juppé et Raffarin exhortent Hollande à intervenir au Proche-Orient pour éviter "le déshonneur"

Le triumvirat à la tête de l'UMP sort de son silence pour pousser François Hollande à agir. François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, qui président provisoirement l'UMP, exhortent, mercredi 13 août, François Hollande à intervenir au Proche-Orient (Gaza et Irak) pour éviter "le déshonneur".

Dans une lettre ouverte au chef de l'Etat, publiée par Le Monde daté du 14 août, les trois ex-Premiers ministres demandent notamment "le soutien sans ambiguïté" aux actions militaires pour stopper l'avancé des jihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak.

Cette lettre est publiée alors même que l'Elysée annonce l'imminente livraison d'armes aux Kurdes, engagés contre l'EI. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a donc jugé ces attaques "sans fondement ni nuance", dans un communiqué.

"Le Proche-Orient brûle et l'Europe regarde ailleurs !"

"Tous les fragiles équilibres de cette région sont remis en cause, analysent les trois dirigeants d'opposition. "L'Europe n'a pas seulement le devoir d'intervenir, c'est son intérêt." Les trois hommes ajoutent que "le Proche-Orient brûle et [que] l'Europe regarde ailleurs !", en écho au cri d'alarme poussé en 2002 par Jacques Chirac sur l'environnement ("notre maison brûle et nous regardons ailleurs"). "Le cratère ouvert de la Syrie et celui de l'Irak nourrissent une menace terroriste franco-européenne qui demain, peut avoir des conséquences redoutables sur la sécurité de notre pays et de l'Europe".

Ces attaques ne sont pas du goût du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Celui-ci estime au contraire que "chacun reconnaît combien la France a été et est active par elle-même et pour mobiliser l'Europe et la communauté internationale en Irak, dans le conflit israélo-palestinien, en Syrie, au Liban, et plus généralement au Proche et au Moyen-Orient". Selon le ministre des Affaires étrangères, il est donc "surprenant - et à vrai dire attristant - de lire [c]es déclarations (...) critiquant sans fondement ni nuance la politique étrangère de leur propre pays".

Charge contre de la politique étrangère de Hollande

Les trois ténors de l'UMP n'épargnent pas François Hollande et dont la politique étrangère oscille, depuis deux ans, au Proche-Orient "entre passivité et suivisme". "Nous devons répondre sans attendre aux urgences humanitaires à Gaza comme en Irak, ajoutent-ils.

"Le combat de politique intérieure ne justifie pas toutes les outrances", répond Laurent Fabius dans un communiqué. "Les graves tensions de la situation politique internationale devraient appeler plutôt le rassemblement que la polémique."