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"Qu’on nous laisse tranquilles !" : à la frontière libanaise, la guerre entre Israël et le Hamas fait craindre une nouvelle guerre aux habitants

Après l'attaque du 7 octobre, Israël a déployé des milliers de soldats à sa frontière nord avec le Liban, où les échanges de tirs sont fréquents avec le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas.
Article rédigé par Noé Pignède
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A la frontière entre le Liban et Israël, à Dayra, Ibtissem a vu sa maison endommagée par une frappe israélienne. Les vitres de la maison ont été soufflées, le verre a blessé ses petits-enfants. (Charbel El Cherif / RADIOFRANCE)

Le long du mur de séparation avec Israël, les villages libanais sont déserts. Les habitants ont tous fui les bombardements. Sur le bord de la route, ce vieillard regarde une colonne de fumée qui s’élève du village voisin : "Toutes les familles et les enfants sont partis vers le Nord. Il n’y a plus que moi ici. Pendant la dernière guerre, ils ont détruit ma maison, alors, j’espère que cette fois-ci ça va aller... C’est entre les mains de Dieu", confie-t-il.

>> Attaque du Hamas contre Israël : une offensive préparée de longue date depuis Beyrouth, selon la presse libanaise

À la frontière sud du Liban, aux portes d'Israël, les échanges de tirs sont fréquents avec le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas. Mais, depuis l'attaque du Hamas depuis Gaza, samedi 7 octobre, la tension est montée d'un cran : l'armée israélienne a bombardé mercredi 11 octobre des villages frontaliers dans le sud du Liban, en riposte à de nouveaux tirs de roquettes du Hezbollah pour venger la mort, lundi, de trois de ses militants dans un bombardement israélien. Très puissant au Liban, le Hezbollah s'est contenté jusqu'à présent d'une intervention limitée dans la guerre déclenchée par son allié, le Hamas. Mais les liens étroits entre les deux formations pourraient le pousser à ouvrir un nouveau front à la frontière nord d'Israël, notamment en cas d'offensive terrestre sur Gaza, estiment des analystes. 

"Il n’y a pas de gens du Hezbollah ici"

Israël a ainsi d'ores et déjà déployé des dizaines de milliers de soldats à sa frontière nord avec le Liban. Dans le ciel, des drones israéliens survolent la zone, quand, sur la route, des véhicules du Hezbollah et de l’armée filent à toute vitesse. Dans le village de Dayra, une frappe israélienne s’est écrasée sur la maison de Khaled. Tout le dernier étage s’est effondré. "On a entendu un boom, et on a couru se cacher à l’intérieur, explique le vieil homme, les larmes aux yeux. Je ne comprends toujours pas ce qu’il s’est passé. Il n’y a pas de gens du Hezbollah ici, on est des civils désarmés... Avec ma femme, on est des personnes âgées.

Dans le village de Dayra, une frappe israélienne s’est écrasée sur la maison de Khaled. Tout le dernier étage s’est effondré. (Charbel El Cherif / RADIOFRANCE)

Les vitres de la maison ont été soufflées, le verre a blessé leurs petits-enfants. La grand-mère, Ibtissem, est encore sous le choc : "Tout ce qu’on a mis une vie à construire, a disparu en une seconde. On veut juste vivre en paix avec ma famille, qu’on nous laisse tranquilles !". Ici, les derniers habitants disent tous se sentir pris au piège d’une guerre qui n’est pas la leur.

Reportage à la frontière entre le Liban et Israël de Noé Pignède

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