Reportage "Ça fait trois mois que l'on est au chômage" : Jérusalem toujours désertée par les touristes, en raison de la guerre contre le Hamas

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les visiteurs locaux et étrangers ont déserté la vieille ville. Les commerçants que nous avons rencontrés n'espèrent pas d'embellie avant plusieurs mois.
Article rédigé par Faustine Calmel, Eric Audra
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un vendeur attend les clients devant une boutique de souvenirs, dans la vieille ville de Jérusalem, en mars 2020. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

"Généralement, on commence ici par la porte de Jaffa, Bab el Halil, qui est le début de la visite de Jérusalem, nous explique Michel Seban, guide à Jérusalem depuis quinze ans. C'est par là qu'on pénètre dans la vieille ville". Depuis le 7 octobre et l'attaque perpétrée par le Hamas depuis la bande de Gaza, lui qui est né à Bobigny et a choisi Israël il y a 45 ans n'a plus aucun client étranger. Plus de travail, plus de revenus.

"Ça fait trois mois que l'on est au chômage, qu'on regarde la télévision tous les jours, qu'on suit les informations du matin jusqu'au soir, confie Michel Seban. Et là bon, ils ont annoncé que bientôt les [compagnies] low cost vont commencer à revenir. En espérant qu'ils vont ramener quelques touristes courageux." Le guide touristique ne s'attend pas à une reprise rapide de son activité. 

"Les touristes qui vont venir, ils ont besoin d'être motivés et la motivation pour les touristes est de savoir que la situation est vraiment calmée."

Michel Seban, guide touristique à Jérusalem

à franceinfo

Pour l'instant, les rues de la vieille ville sont aussi vides que lors de la pandémie de Covid, concède Annabelle. Elle tient la permanence du centre d'information chrétien près de la porte de Jaffa : "Peu de gens viennent ici au Centre d'information, mais les réservations effectuées auprès de l'agence du bureau des Franciscains montrent qu'il y a quelques groupes dans le pays et que d'autres prévoient de venir dans un futur proche. Des Européens et surtout des Asiatiques, des Indonésiens, ceux pour qui obtenir des visas est compliqué et qui perdaient tout s'ils ne venaient pas." Mais cette clientèle européenne et asiatique représente moins de 5 % de la fréquentation habituelle.

"C'est l'affaire du gouvernement"

Depuis le 7 octobre, plus personne n'entre dans l'échoppe de tissus d'Ibrahim, dans la ruelle qui mène au Saint-Sépulcre. "Pas d'Israéliens et pas de touristes, se désespère-t-il. Comme vous le voyez, à cette heure, les commerçants ferment déjà boutique". Pas question pour autant de déserter, dit le commerçant : "Ça fait près de 40 ans que je suis ici. Qu'est-ce que je vais faire à la maison ? Me disputer avec ma femme ? C'est chez moi ici".

Alors, Ibrahim patiente : "J'espère que ça finira bientôt, mais ce n'est pas entre nos mains. C'est l'affaire du gouvernement." Ce retour à la normale, le vendeur de tissus ne l'attend pas avant plusieurs mois.

Jérusalem attend le retour des touristes : reportage de Faustine Calmel et Eric Audra

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