: Reportage "Cet endroit, c'est le campement de résistance pour la Palestine" : la mobilisation propalestinienne s'étend aux universités britanniques
Des étudiants britanniques rejoignent désormais le mouvement de soutien aux Palestiniens, parti des États-Unis à la mi-avril. Sur le campus de Manchester, au milieu des bâtiments de l’université, des dizaines de tentes rouges, bleues et vertes sont plantées sur une pelouse, au milieu de drapeaux palestiniens et d'étudiants harangués par l’une des organisatrices. "Le campus que nous connaissions tous a changé. Les étudiants l’ont repris et disent 'le sionisme et tout ce qui est en lien avec ses crimes : hors de l’université !'", lance la jeune femme à la foule.
"Une résistance forte"
Sue, étudiante en sciences politiques et militante dans un parti de gauche radicale, fait partie de ceux qui sont à l’origine du campement. Elle dort sur ce qui s’appelle normalement Brunswick Park. "Nous nous sommes approprié cet endroit et nous l'avons renommé, c’est le campement de résistance pour la Palestine", explique-t-elle, devant une cinquantaine de tentes. "Il y a un formidable réseau de solidarité à travers le pays, de plus en plus de campements apparaissent", se réjouit l'étudiante, qui évoque "d'incroyables connexions" et "une résistance forte".
Ici, les occupants formulent des exigences claires auprès de la direction de la faculté. Couper les liens avec deux universités israéliennes jugées trop proches de l’armée, ne plus collaborer avec BAE Systems, un fabricant d’armes britannique qui fournit des pièces aux soldats de l’État hébreu et enfin ne pas s’en prendre aux étudiants qui participent à ce mouvement.
Liza en fait partie. Ce n'est pas son vrai nom, elle préfère ne pas le donner de peur des représailles. Aujourd’hui, elle devrait plancher sur ses examens d’histoire de l’art. "Mon diplôme n’est pas aussi important que la cause. Je peux encore l’avoir parce que je vais bien, j’ai un abri, des parents et je peux aller à mes cours, plaide-t-elle. Les Palestiniens n’ont pas tout ça."
"Si j’étais là-bas, je n’aurais pas pu passer mes examens librement."
Liza, une étudiante de Manchesterà franceinfo
La vie s’organise sur ce campement, avec notamment l'organisation d'une soirée folk, de cours de premiers soins, et bien sûr, des manifestations. Ceux qui y dorment affirment qu’ils sont prêts à rester tant que l’université n’aura pas répondu favorablement à leurs demandes.
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