: Reportage "Il faut y retourner" : d'anciens colons israéliens souhaitent revenir à Gaza après la guerre
Les colons israéliens de Gush Katif, du nom des communautés juives implantées dans la bande de Gaza à partir de la fin des années 1970, rêvent pour certains d'y retourner. Et pourquoi pas juste après le conflit en cours.
À Nitzan, au sud d'Ashdod, ville israélienne située sur le littoral, les caravanes dans lesquelles les colons avaient emménagé en quittant Gaza en 2005 ont laissé place à des maisons en dur. Il y a une rue "Gush Katif" et un musée."Ça, ça a été ramené du Gush Katif. C'était à l'entrée de toutes les communautés". Shimon, le guide, montre un panneau de bois orné de palmiers.
À l’extérieur du musée, des fresques sur les murs rappellent leurs jours heureux et un film retrace la vie dans ces colonies tournées vers une agriculture moderne que Shimon n'a pas oubliées. Dans un album photo, il montre, fier, les plantations luxuriantes de l'exploitation agricole dans laquelle il travaillait.
Dans un sachet en plastique rose, il garde précieusement du sable et des coquillages rapportés de Gaza dix-huit ans plus tôt. Aujourd'hui, ils sont utilisés pour fabriquer des boucles d'oreilles pour les jeunes filles qui se marient. À 71 ans, il se dit prêt à faire le voyage en sens inverse. "Oui, il faut y retourner, il le faut, bien sûr ! Ma famille et moi, nous irions !"
Un retour si la paix s'instaure
À ses côtés, Laurence est moins catégorique, elle ne reviendrait au Gush Katif que si une paix avec les voisins arabes était possible. Mais elle estime toujours que cette terre est bien celle d'Israël. "Cet endroit, ce n'est pas parce que c'est ma maison, mes serres, etc. C'est qu'il y a une valeur beaucoup plus collective qui doit être celle d'une terre appartenant au peuple juif", se défend-elle.
Kobi, ancien instituteur dans une école talmudique du Gush Katif, hoche la tête et montre la réplique d'une mosaïque antique. "Ici, ce sont des lettres en hébreu. Ça parle du roi David, ça provient d’une ancienne synagogue à Gaza. C’est notre histoire, cet endroit est à nous, nous appartenons à ce lieu. J’espère que nous y retournerons en paix", dit-t-il.
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