: Reportage "On leur met de la musique pour les calmer" : dans le nord d’Israël, des enfants à l’école en sous-sol, loin des bruits de guerre
Dans le nord d'Israël, les habitants sont habitués depuis plusieurs mois aux échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah, allié libanais de l'Iran, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. Une situation d'autant plus tendue depuis la récente attaque iranienne samedi 13 avril et les fortes explosions entendues en Iran vendredi 19 avril, non revendiquées pour le moment par Israël.
À cinq kilomètres précisément de la frontière, Jish, une ville arabe chrétienne, a adapté le déroulement des journées de classe. Les cours et la plupart des activités périscolaires se déroulent désormais dans un abri antibombes, aux portes blindées. "Nous avons des matelas dans l'abri, des jeux créatifs et on a de l'eau, détaille Nebal Nejim, la directrice du centre aéré. Quand les enfants sont là, ils ont de quoi s'occuper".
Ici les enfants, dès l’âge de 3 ans, répètent tous les matins les exercices et la procédure pour apprendre à se protéger en cas d’attaque aérienne, "Je fais comme si c’était un jeu", explique Samah Hashoul, la puéricultrice de la section maternelle. Mais parfois, l’anxiété gagne les petits. "On les aide s'ils ont besoin de câlins après les exercices ou après les vraies alertes, ajoute-t-elle. On leur met de la musique pour les calmer, du Fairouz, vous connaissez ? C'est dans notre culture. Chaque jour est un nouveau défi", conclut-elle.
Conserver une routine pour les enfants
À Jish, même s’il n’y a pas eu d’ordre d’évacuation officiellement, certaines familles sont parties d’elles-mêmes. Ibrahim, papa d’un petit garçon de 5 ans, les comprend. "La situation est stressante et complexe. Ce matin encore, il y a eu une alerte. On a couru vers l'abri. Ce n'est pas simple", dit-il. Mais lui refuse de s’en aller, continuer à déposer son enfant à l’école, c’est ramener un peu de sérénité dans leur quotidien. "La routine, c'est important surtout pour les enfants et leur équilibre psychologique. Mais aussi pour les parents, car c'est compliqué de jongler avec tout ce qui se passe".
Même s’il reste vivre dans le nord, Ibrahim a prévu d’aller voir du pays avec sa famille, se mettre au vert un peu, pour les vacances de Pessah, la Pâque juive. L’occasion de faire oublier à son fils le bruit des roquettes et des missiles.
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