: Reportage "On ressent cette tension" : la délicate mission des casques bleus français à la frontière entre le Liban et Israël
Parmi les 700 casques bleus français qui dépendent de la FINUL (la Force intérimaire des Nations unies au Liban), 550 soldats sont en poste sur la base de Deir Kifa, à la frontière entre le Liban et Israël. Jeudi 2 novembre, ils ont reçu la visite du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, dans un contexte de montée des tensions entre les deux pays.
Les véhicules blindés légers, de couleur blanche et siglés "UN", patrouillent pendant des heures aux abords de la "ligne bleue", ces barils bleus qui séparent le Liban et Israël. Objectif : observer, faire remonter des informations et faire le lien. Avec l’intensification des échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël, il n'est désormais plus question de patrouiller à pied.
L'impact des déclarations des politiques français
Les soldats sont particulièrement exposés lors de leurs passages. Et les prises de paroles politiques françaises font parfois tourner la tendance. "La population peut être totalement bienveillante dans une ville à notre premier passage. Et puis [en fonction des] événements internationaux, on ressent cette tension qui apparaît soudainement...", rapporte le sergent Alexandre, qui dirige les patrouilles, faisant allusion aux premières déclarations de soutien de la France à Israël.
La physionomie du terrain évolue également. "Certains villages qui étaient animés sont presque déserts, il y a des impacts d'obus qui apparaissent", témoigne Jérémy, le chef du groupe. Plusieurs dizaines de milliers de Libanais ont déjà quitté leurs villages, selon l’ONU. Récemment un soldat de l’organisation a aussi été blessé dans une frappe, mais pas question d’avoir peur. "C’est le métier", dit un soldat.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.