: Témoignage "Autour de moi, j'ai vu des gens en pièces" : le terrible récit d'un rescapé du bombardement de Rafah
Les frappes sur Rafah, dimanche 26 mai, ont entraîné la mort de 45 personnes dans l'incendie d'un camp de déplacés palestiniens. Israël assure y avoir ciblé de hauts représentants du Hamas mais la frappe visait une "zone humanitaire". Anas, originaire du nord de Gaza, s'est installé il y a plusieurs semaines à Rafah, dans ce qui était alors un camp de fortune. Il raconte ce qu'il a vécu et vu lors de cette frappe.
"Ce qui m'a sauvé de la mort ? J'ai été protégé par une tôle en zinc. Ma tente a entièrement brûlé. Mon matelas, mes vêtements, tout a brûlé. J'ai perdu le peu que j'avais", raconte Anas. Mais il décrit aussi l'horreur humaine à laquelle il a assisté. "Autour de moi, j'ai vu des gens en pièces. Quatre de mes cousins ont été blessés. C'était un carnage. J'ai sorti des décombres des cadavres en lambeaux."
"J'ai senti l'odeur des corps calcinés. Ils ont grillé des êtres humains comme des poulets."
Anas, rescapé de la frappe du 26 mai sur Rafahà franceinfo
La communauté internationale a unanimement condamné cette frappe. La Cour internationale de justice a aussi ordonné la fin des opérations militaires à Rafah. Une indignation sans conséquences puisqu'à seulement quelques kilomètres, à l'est et au centre de Rafah, l'armée israélienne continue de bombarder une ville encore habitée par un demi-million de civils.
Youssef, un déplacé de Deir el-Balah, plus au nord dans la bande de Gaza, s'est rapproché mardi de la zone de combat. Il explique que, sur les deux derniers jours, c'est surtout sur Rafah que se concentre l'attention. "On a essayé d'y aller parce qu'on a des amis là-bas. J'ai perdu un ami à Rafah, tout près de là où j'habitais. La scène est horrible." Selon Youssef, son ami a été frappé par un drone israélien en sortant de l'hôpital koweïtien, en plein cœur de Rafah.
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