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Témoignage "Ce sont tous des patients victimes d'explosion" : à l'hôpital européen de Gaza, la difficile mission d'un médecin de la Croix Rouge

Arrivé fin octobre, Paul Ley témoigne des conditions de travail très compliquées dans lesquelles fonctionnent les hôpitaux, régulièrement secoués par les tirs de roquettes du Hamas et les bombardements israéliens.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un véhicule du Comité international de la Croix rouge (CICR) circule dans les rues de Gaza City le 13 novembre 2023. (ASHRAF AMRA / ANADOLU via AFP)

Dans la bande de Gaza, où un seul hopital fonctionne dans le secteur nord, des médecins internationaux sont entrés dans la ville pour tenter de soutenir leurs collègues palestiniens qui sont submergés par le nombre de victimes. Près de Khan Younès dans le sud, une équipe du Comité international de la Croix Rouge, le CICR, a monté une structure. Mais les conditions d’intervention sont terriblement fragiles.

Paul Ley est un vétéran de la médecine de guerre. Pour le CICR, il a notamment déjà travaillé en Afghanistan, en Ouganda et en Sierra Leone. Il est arrivé fin octobre 2023 dans l’hôpital européen de Gaza, une structure qui souffre à la fois de l'afflux de blessés et du manque de carburant pour l’électricité. "On travaille sans filet, tout près de l'arrêt complet", confie-t-il.

"Il y a des explosions tout le temps"

L’hôpital fonctionne grâce à des réserves de fioul et des panneaux solaires. Les capacités d’accueil ont dû être triplées, d’après le chirurgien. Les blessés arrivent maintenant des hôpitaux qui ferment, et les cas sont majoritairement graves. "Ce sont tous des patients victimes d'explosion. Je n'ai pas encore vu de blessés par balles, par exemple. Ce sont des patients très complexes à soigner. Le tout premier patient que j'ai eu était une gamine d'un an, qui avait perdu ses deux jambes."

Des cas d'autant plus complexes à soigner que l’hôpital n’est pas dans un secteur sûr. D'ailleurs pendant l’entretien de Paul Ley avec franceinfo, plusieurs roquettes sont tirées à quelques centaines de mètres de l’hôpital. "On pourrait dire qu'ici, c'est une zone de guerre et que dans le nord, c'est une zone de mort. Il y a des explosions tout le temps." Depuis le début de la guerre, plus de 27 000 personnes ont été blessées dans Gaza, d’après les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

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