Témoignage Gaza : alors que l'hiver arrive, les habitants "ne trouvent pas de veste pour leurs enfants"

Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, les habitants de la bande de Gaza, notamment à Rafah, dorment dans la rue et manquent de nourriture et de gaz. Cette situation va encore empirer avec l'arrivée de l'hiver.
Article rédigé par Etienne Monin - édité par Aurore Richard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Des frappes aériennes israéliennes ont visé la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 novembre 2023. (MOHAMMED SABER / EPA)

Sur une courte vidéo, Khaled montre comment la ville de Rafah, tout au sud de la bande de Gaza, est revenue un siècle en arrière. La cuisine se fait au bois, faute de gaz, il n’y a plus de sel et la farine est hors de prix. Dans l'enclave, la situation s’aggrave de jour en jour pour la population, qui se concentre majoritairement sur les deux tiers du territoire avec les évacuations forcées de la ville de Gaza. Et l’arrivée de l’hiver complique tout, avec des intempéries qui ont déjà commencé.

À Rafah, beaucoup de gens dorment dans la rue. "ll n'y a pas de matelas. Ils n'ont pas de draps. Il n'y a pas de couvertures. Il n'y a pas de tentes", décrit Khaled. Cet homme travaillait à Gaza pour l'ONG Médecins du monde et vit maintenant avec sa famille et 30 personnes dans un bâtiment sans porte et sans fenêtre. Malgré tout, il a pu mettre la main sur des couvertures chaudes, distribuées au compte-gouttes par l'ONU. "J'ai acheté une bonne quantité de couvertures. Je les ai mises dans ma voiture", explique-t-il.

"J'ai appelé mes collègues de travail pour savoir s'ils avaient besoin de couvertures."

Khaled, qui vit à Rafah

à franceinfo

"J'ai vendu ces couvertures au prix où je les avais achetées", poursuit-il. L’an passé, à la même époque, Gaza était sous les inondations. L’hiver est court mais rigoureux dans cette partie du Proche-Orient. Les déplacés s’y préparent et cela se voit sur le marché des vêtements, d'après Khaled. "Petit à petit, les quantités diminuent. Mes collègues ne trouvent pas de veste pour leurs enfants âgés de 2 à 16 ans", déplore-t-il. Et alors que l'hiver arrive, les déplacés quittent la ville de Gaza avec presque rien et les camions humanitaires entrent au compte-gouttes depuis l’Égypte. 

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