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Témoignage Gaza : "La nuit c'est horrible, tu ne rates rien et tu entends tout", confie Abeer, une habitante de l'enclave palestinienne

Les bombardements israéliens se poursuivent intensément sur la bande de Gaza. Les civils, réfugiés dans les écoles ou les hôpitaux, survivent la peur au ventre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dans le camp de réfugiés Al-Maghazi, à Deir Balah, des personnes constatent les dégâts après une frappe israélienne. (MAHMUD HAMS / AFP)

Dans la petite école de Deir Balah, où elle s’est réfugiée avec son fils, la ligne téléphonique est capricieuse. Il y a du bruit autour d'elle. Abeer, une habitante de la bande de Gaza, raconte l'eau qui n'est pas potable, le manque d'intimité pour les femmes ou encore les quelques heures de sommeil qu'elle ne trouve qu'après quatre heures du matin.

Voilà plusieurs semaines maintenant que Gaza est sous le feu des bombes d'Israël, en riposte aux attaques du Hamas le 7 octobre dernier. Les hôpitaux encore debout sont au maximum de leurs capacités, et les ambulances ont du mal à parvenir jusqu'aux blessés. Les fermetures de routes, les décombres, les frappes à proximité des hôpitaux rendent leur travail compliqué. Selon le dernier bilan du ministère gazaoui de la Santé, aux mains du Hamas, 10 022 Palestiniens sont morts, dont 4 100 enfants. Selon les Nations unies, un enfant palestinien est tué toutes les dix minutes. "Gaza est en train de devenir un cimetière pour les enfants", a d'ailleurs déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Beaucoup pensent qu’ils vont mourir, mais ils ne savent juste pas quand"

Abeer poursuit le récit de son calvaire et raconte le passage des avions israéliens, des drones et les bombardements qu’elle entend en permanence. "La nuit, c’est horrible parce que tu ne rates rien. Tu entends tout, confie-t-elle. Et il n'y a pas que ça. Il y a les enfants qui crient tout le temps. La nuit, tu les entends en train de crier, parler. Tout le monde a peur."

Abeer le précise : elle a vécu plusieurs guerres, mais celle-ci est de loin la plus violente. Elle raconte le désespoir, le sentiment d’abandon partagé. Autour d’elle, dans l’école, "beaucoup pensent qu’ils vont mourir, mais ils ne savent juste pas quand". "Tout le monde pense comme ça", insiste-t-elle.

"Tout le monde est affecté, a quelqu’un de sa famille qui a été tué, ou qui est mort sous sa maison."

Abeer, habitante de Gaza

à franceinfo

Abeer nous confie sa peur, dès lors qu’elle entre dans un bâtiment, que le toit s’effondre sur elle dans un bombardement. Puis elle rappelle le nombre de morts et tous ceux encore sous les décombres, avant de soupirer : "Quand est-ce que tout cela va s’arrêter ?"

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