: Témoignage "Le 7 octobre, je me suis effondrée" : les Libanais d'Israël déchirés entre la peur de la guerre et l'espoir de retrouver leur terre natale
Ils vivent en Israël, tiraillés entre leur pays d’adoption et leur terre natale. Les Libanais d'Israël observent l’intensité du conflit monter encore d’un cran sur le front nord, entre l’Etat hébreu et le Hezbollah. Les échanges de tirs quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais se sont intensifiés ces derniers jours, en pleine guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, dont le Hezbollah est un allié.
Jeudi 6 juin, le commandant israélien de la zone nord, Ori Gordine, a pris la parole affirmant que ses hommes étaient "prêts" pour se battre contre le Liban. Situation particulière pour la petite communauté libanaise chrétienne d’Israël, chassée pour l’essentiel en 2000 au moment du retrait israélien du sud-Liban. Ces Libanais d'Israël vivent en ce moment entre la peur de la guerre et l’espoir de rentrer un jour chez eux.
Eliminer le Hezbollah
"Nous espérons que les Israéliens entrent et qu'ils élimineront le Hezbollah. Ce n'est pas possible de faire la paix avec eux", témoigne Hélène, cette chrétienne d'une cinquantaine d'années qui a quitté le Liban il y a près de 30 ans avec son mari, un officier druze de l'armée de l'Etat hébreu. "On nous soupçonnait de collaborer avec Israël", raconte-t-elle a propos de cette époque, peu avant 2000, année du retrait israélien du sud-Liban, une région occupée depuis 18 ans.
Aujourd'hui, Hélène parle essentiellement en hébreu. "Les chrétiens ont toujours voulu la paix avec Israël" , lance-t-elle. Hélène a pleuré le jour du massacre du 7 octobre, d'abord pour son pays d'adoption, mais surtout parce que les atrocités commises par les terroristes du Hamas ont fait remonter des souvenirs jusque-là bien enfouis
"Ce qui s'est passé le 7 octobre est arrivé dans mon village au Liban. Des Palestiniens sont entrés et ils ont massacré, violé des filles et tué des enfants. Ils ont décapité mon père. Alors le 7 octobre, je me suis effondrée."
Hélène, une libanaise vivant en Israëlà franceinfo
"J'ai souffert pour les victimes. Moi à l'époque, j'avais 9 ans et j'ai vécu la même chose. Ils les ont installés dans l'église et ont positionné des explosifs tout autour. Ils voulaient tout incendier juste parce que nous sommes chrétiens. Le 7 octobre m'a renvoyé à mon enfance et m'a rappelé l'horreur que j'ai vécue dans mon village", confie-t-elle.
Chaque année, Hélène et d'autres Libanais d'Israël se retrouvent à Metoula, près de la frontière, pour pleurer leurs morts. Mais depuis le 7 octobre c'est devenu impossible, en raison de la menace incessante des drones et des missiles antichar du Hezbollah.
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