Témoignages "On entend les alertes ici et les bombardements sur Gaza, on a peur de sortir" : l'hôpital d'Ashkelon visé par des tirs depuis le début du conflit

A Ashkelon, à quelques kilomètres au nord de Gaza, environ 650 victimes ont été accueillies à l'hôpital depuis le début des attaques du Hamas.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Entrée des urgences hôpital Barzilai d Ashkelon (Israël), le 12 octobre 2023. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE)

Sous un large panneau "Interdit de fumer", Sofia allume une fine cigarette. Elle a besoin de prendre l'air après une visite à sa mère de 83 ans avec sa fille Yaël. "Elle a apparemment eu peur avec tous les 'boum', avec tout ce qui se passe et elle est tombée plusieurs fois ; donc nous l'avons amenée à l'hôpital hier". 

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La rentrée universitaire de Yaël a été reportée. Dans leur appartement, entre les allers-retours dans le "mamad", l'abri antimissiles, la vie tourne au ralenti. "Là, on ne sort pas de la maison, on a peur. Nous avons un chien, nous descendons vraiment au pied de l'immeuble pour qu'il fasse pipi juste. Non seulement il y a des alertes, mais on entend aussi les bombardements sur Gaza. Ça fait peur de sortir dehors, ça fait vraiment peur". Sa mère, reprend : "Ce n'est pas tant la peur, mais la colère, les nerfs. Ce n'est même plus de la peur des tireurs. Il faut aller jusqu'au bout, tout simplement anéantir le Hamas". 

650 victimes ont été accueillies à l'hôpital d'Ashkelon

Sur le parking, un homme nous interpelle : "Je m'appelle Moshé. Il y a dix minutes, la radio nationale a annoncé que dans les trois quartiers autour de l'hôpital, les habitants devaient rester dans les abris parce qu'il y a un ou deux terroristes dans le secteur". Il soulève sa chemise et dit en chuchotant : "J'ai une arme". "Je protège ma famille et moi-même. Personne ne veut être une cible. Ils tirent sur tout ce qui bouge", ajoute-t-il.

650 victimes ont été accueillies à l'hôpital d'Ashkelon depuis le déclenchement de l'offensive du Hamas, pour une capacité de 600 lits. L'insoutenable est devenue le quotidien des médecins. Des médecins que Suzanne, à l'entrée des urgences, tutoie. Faute d'abri fortifié dans son appartement, elle court à l'hôpital dès qu'une sirène retentit. "Quand je m'assois là, je dérange personne. Et quand je vois les gens, ça me fait un peu du bien. Je suis seule"

Suzanne vient s'abriter à l'hôpital lorsqu'il y a des alertes. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE)

Reportage à l'hôpital d'Ashkelon

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