Témoignages "Peut-être que la guerre va s'arrêter" : l'espoir des habitants de Gaza de retrouver la paix après la mort de Yahya Sinouar

Alors qu'Israël a annoncé avoir tué le chef du Hamas, Benyamin Nétanyahou a déclaré que cela marquait le "début de la fin" de la guerre à Gaza. Pour les habitants sous le feu d'Israël depuis plus d'un an, c'est aussi l'espoir de voir enfin leur cauchemar prendre fin.
Article rédigé par franceinfo
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A Téhéran, en Iran, une affiche représentant Yahya Sinouar, après sa nomination début août 2024 en tant que chef politique du Hamas après la mort d'Ismaïl Haniyeh. (FATEMEH BAHRAMI / ANADOLU)

"Eliminé". L’armée israélienne a annoncé la mort de Yahya Sinouar jeudi 17 octobre, peu avant 19h, avant de communiquer des éléments de contexte. L'homme de 61 ans, qui dirigeait depuis 2017 le mouvement islamiste palestinien à Gaza, a été tué lors d'une opération - dont il n'était pas la cible - à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. 

Des procédures d'identification ADN du corps ont "confirmé que le chef du Hamas avait été éliminé", a précisé l'armée israélienne, dans la soirée.

Si à Tel-Aviv ou dans d'autres grandes villes israéliennes, des scènes de joie ont éclaté dans les rues à l'annonce de l'élimination du leader du Hamas, considéré comme le "cerveau" des attentats du 7 octobre 2023, à Gaza, ce n'est pas la mort de Yahya Sinouar qui a été célébrée jeudi soir, mais l’espoir d’une paix prochaine.

"C'est un cri un peu de joie. Peut-être que la guerre va s'arrêter", confie Youssef* qui vit, ou plutôt survit, à Deir el Balah, après avoir été déplacé cinq fois depuis un an.

"Pour la première fois, ça donne un peu de soulagement pour les habitants de Gaza. Les gens ont dit 'Hamdoullah, il est parti'. Moi, je m'en fous s'il est vivant ou mort, parce que tout est parti..."

Youssef*, un habitant de Gaza

à franceinfo

"Pas la fin" du Hamas

Une opinion partagée par beaucoup de Gazaouis, mais, évidemment, pas par tous. Samira qui habite elle aussi au centre de l’enclave, ce n'est qu'un début. "Il y a là des gens qui sont avec le Hamas, encore maintenant. Les gens du Hamas sont tristes, ils disent qu'il a fait ça pour les prisonniers palestiniens, pour la cause palestinienne... Le peuple est divisé", conclut-elle.

Une population divisée sur le Hamas, mais pas sur sa survie : "La fin du Hamas ? Non", tranche Youssef. À Gaza, personne ne croit que la mort de Yahya Sinouar signe la fin du mouvement. D'ailleurs, l'Iran, soutien du mouvement islamiste palestinien Hamas, a assuré jeudi soir que la mort de Yahya Sinouar allait "renforcer l'esprit de résistance" en vue de la "libération" des Territoires occupés. "Il va devenir un modèle pour la jeunesse et les enfants qui continueront sur le chemin de la libération de la Palestine. Tant que l'occupation et l'agression perdurent, la résistance se poursuivra", a écrit sur son compte X la Mission de l'Iran auprès des Nations unies à New York. 

*Les prénoms ont été modifiés.

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