: Témoignages "Quand ils arrivent à l'hôpital, ils ne savent pas donner leur nom ni leur âge" : les enfants démunis et sans espoir au milieu des bombardements à Gaza
À Gaza, la moitié de la population a moins de 18 ans. D’après l’Unicef, un demi-million d’enfants avait besoin de soutien psychologique avant la guerre. Depuis, la situation a sensiblement empiré. Des milliers d’enfants sont aujourd’hui orphelins ou dans le dénuement. Toutes les écoles ont désormais été transformées en refuges pour les déplaces.
Lorsqu'il a fêté le Nouvel An avec ses quatre enfants, Khaled s’est caché des voisins pour ne pas faire d’envieux. Il y avait dans les assiettes en plastique des fruits et quelques chips achetées à prix d’or. À Gaza, les enfants aussi sont démunis, témoigne le père de famille réfugié dans le sud de Gaza. "Pour les enfants dans la rue, on trouve tous les âges. De trois ans jusqu'à l'âge de 17 ans, 18 ans. Ils cherchent à avoir soit de la nourriture, soit de l'argent. Et si tu donnes à une personne, il y a 20 personnes à côté qui vont te demander".
Selon une estimation très partielle de l’Unicef, 9 000 enfants a Gaza ont été séparés de leurs parents par les bombardements. Ces enfants seuls sont gérés quand c’est possible depuis les hôpitaux. "On a des enfants qui arrivent en très bas âge. D'autres sont recueillis sous les décombres, d'autres arrivent seuls dans des hôpitaux, décrit Jonathan Cricks, porte-parole de l’Unicef en Palestine. Souvent ils sont sous le choc, ils ne savent pas donner leur nom ni leur âge".
Plus d'espoir
Même ceux qui ont toujours une famille n’ont plus d’avenir devant eux. Les enfants de Khaled, qui ont 7, 12, 16 et 17 ans, ne croient plus à l’éducation comme porte de sortie. "Le troisième m'a dit : 'je ne veux pas continuer mes études. Toi, mon père, tu as fait des études et tu es assis avec nous, tu ne fais rien. Tu n'arrives pas à nous protéger, ni protéger ma mère, ni mes frères, ni ma sœur. Pourquoi je ferais des études s’ils vont me tuer à la fin du compte'".
Pour les distraire de la guerre, Khaled leur achète des coloriages. Le 1er janvier, il les a amenés à la mer, le dernier espace à Gaza où on peut encore rêver dit-il.
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