Tirs de roquettes sur le plateau du Golan : ce que l'on sait de l'attaque attribuée au Hezbollah par Israël

Le dernier bilan fait état de 12 morts âgés de 10 à 16 ans et environ 30 blessés, après une frappe meurtrière sur la ville israélienne de Majdal Shams. Le groupe terroriste libanais dément en être à l'origine.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une roquette en provenance du Liban a touché un terrain de football dans le village de Majdal Shams au nord d'Israël, le 27 juillet 2024. (MENAHEM KAHANA / AFP)

C'est l'attaque la plus meurtrière contre des civils israéliens depuis le 7 octobre 2023. Samedi 27 juillet, en fin de journée, la police, l'armée et des secouristes israéliens ont signalé des tirs de roquettes depuis le Liban sur le plateau du Golan annexé, dans le nord d'Israël. Un de ces tirs, qui a causé la mort de 12 jeunes, est survenu après le décès de quatre combattants du mouvement terroriste libanais Hezbollah, soutenu par l'Iran. Au lendemain des frappes sur le plateau de Golan, Franceinfo vous résume ce que l'on sait de la situation, de plus en plus tendue à la frontière entre Israël et le Liban. 

Au moins 12 morts et 30 blessés après un tir meurtrier

Le dernier bilan du porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, fait état de 12 morts, âgés de 10 à 16 ans, tués par un seul tir de roquette. Environ 30 blessés étaient encore hospitalisés en Israël dimanche matin. La frappe a touché un terrain de football de la ville de Majdal Shams, située sur le plateau de Golan dans le nord d'Israël et au sud du Liban. Cette attaque contre des civils en Israël est la plus meurtrière depuis l'offensive du 7 octobre.

"Nous sommes arrivés sur un terrain de football et nous avons vu des destructions et des objets en feu. Des blessés étaient allongés sur l'herbe", a décrit le secouriste Idan Avshalom, dans un communiqué du Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge. Selon la police israélienne et l'armée, des roquettes ont touché plusieurs autres sites sur le Golan, dont une grande partie a été occupée par Israël en 1967 puis annexée.

Israël accuse le Hezbollah, qui dément 

L'attaque a rapidement été imputée au Hezbollah, groupe terroriste libanais, soutenu par l'Iran. Le ministre des Affaires étrangères israélien, Israël Katz, a déclaré que la roquette tirée "était une roquette iranienne". Or, le Hezbollah est selon lui "la seule organisation terroriste qui en possède dans son arsenal". Le président israélien, Isaac Herzog, a lui aussi accusé le Hezbollah. "Les terroristes du Hezbollah ont violemment attaqué et tué des enfants aujourd'hui, dont le seul crime était de sortir jouer au football. Ils ne sont pas revenus", a-t-il déclaré. 

Depuis le 7 octobre, ce mouvement, allié du Hamas, échange presque quotidiennement des tirs transfrontaliers avec l'armée israélienne. Le tir de roquette sanglant sur le terrain de football, dans le Golan, est survenu après l'annonce, par une source de sécurité libanaise, que quatre combattants du Hezbollah avaient été tués par une frappe israélienne dans le sud du Liban.

De son côté, le Hezbollah a indiqué avoir lancé samedi des roquettes en direction de positions militaires dans le Golan, mais dément être l'auteur de celle qui a touché le stade de football. Dans un communiqué, le mouvement pro-iranien a dit "nier catégoriquement les allégations rapportées par certains médias ennemis et diverses plateformes médiatiques concernant le ciblage de Majdal Shams", et "confirmer que la Résistance islamique n'a aucun lien avec les faits".

L'armée israélienne "se prépare" à une riposte

Le ministère israélien des Affaires étrangères a estimé dans un communiqué que le mouvement islamiste libanais avait "franchi toutes les lignes rouges" en tirant "délibérément sur des civils". "Il ne s'agit pas d'une armée qui combat une autre armée, mais d'une organisation terroriste qui tire délibérément sur des civils", a ajouté le ministre. 

Quelques heures après l'attaque, l'armée israélienne a dit "se préparer à répondre" au Hezbollah libanais. "Nous terminerons nos évaluations et nous agirons", a affirmé l'armée. Le soir de l'attaque, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a assuré que le Hezbollah paierait "le prix fort" de cette attaque à la roquette.

En visite diplomatique aux Etats-Unis, le Premier ministre a décidé de rentrer en Israël, "le plus rapidement possible" et a annoncé qu'il participerait à une réunion de son cabinet de sécurité dès son retour. 

La communauté internationale s'inquiète, l'Iran menace

Le Liban a été le premier à réagir. Dans un communiqué, le gouvernement a dit "condamner toutes les attaques contre les civils" et a "appelé à la cessation immédiate des hostilités sur tous les fronts", après plus de neuf mois d'échange de tirs entre le Hezbollah et l'armée israélienne. 

Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'Union européenne, a condamné "le bain de sang" dans un tweet sur X. Il demande l'ouverture "d'une enquête internationale indépendante", et exhorte les deux parties à "faire preuve de la plus grande retenue" afin d'éviter "une nouvelle escalade". La Maison Blanche a réitéré son "soutien indéfectible" au gouvernement israélien. La France a, elle aussi, condamné "avec la plus grande fermeté l'attaque", et "continuera d'agir" pour éviter une recrudescence des conflits.

De son côté, l'Iran, allié du Hezbollah, a mis en garde Israël contre les "conséquences imprévisibles" de nouvelles "aventures" militaires au Liban. "Toute action (...) du régime sioniste peut conduire à l'aggravation de l'instabilité, de l'insécurité et de la guerre dans la région", a assuré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, ajoutant qu'Israël serait responsable des "conséquences et des réactions imprévisibles à un tel comportement stupide".

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