Vidéo Proche-Orient : le Hezbollah, l’autre ennemi d’Israël

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Article rédigé par Christian Chesnot, Franck Ballanger
Radio France
La milice libanaise, alliée du Hamas et de l'Iran, joue aujourd'hui un rôle stratégique dans le conflit entre Israël et le Hamas. Explications en vidéo.

Le Hezbollah, "parti de Dieu" en arabe, est né dans le fracas de l'opération "Paix en Galilée" d'Israël de 1982. À l'époque, l'armée de l'État hébreu pousse son offensive jusqu'à Beyrouth pour en chasser les combattants de l'Organisation de libération de la Palestine de Yasser Arafat.

L'Iran décide alors d'envoyer une avant-garde de Gardiens de la Révolution pour former un nouveau mouvement chiite qui apparaîtra publiquement en 1985. Le Hezbollah se dissimule alors sous diverses appellations pour revendiquer des prises d'otages et les attentats suicides contre des contingents militaires français et américains déployés dans le cadre de la force multinationale.

Parti hybride, libanais et pro-iranien, politique et militaire, le Hezbollah est dirigé depuis 1992 par Hassan Nasrallah, une personnalité charismatique. Il a perdu l'un de ses fils, Hadi, lors d'une attaque contre l'armée israélienne dans le sud du Liban. S'il apparaît régulièrement en public pour ses discours enflammés, mais toujours sur un écran, Hassan Nasrallah vit en clandestinité depuis plus de 15 ans. Il reçoit parfois des responsables libanais et étrangers dans des lieux tenus secrets.

Une véritable armée

Sous sa houlette, la branche armée du Hezbollah se professionnalise tant sur le plan matériel que des techniques de guérilla. Il a creusé de tranchées et des tunnels à la frontière avec Israël notamment pour dissimuler son réseau de télécommunication et ses armes. Il disposerait d'au moins 150 000 roquettes et missiles capables de frapper en profondeur l'Etat hébreu, comme il l'a montré lors de la guerre de 2006. Sa branche armée dispose d'une flotte de drones et de missiles antinavires.

Le Hezbollah, qui a combattu dans la guerre civile syrienne aux côtés de l'armée de Bachar al-Assad, a formé des cadres militaires du Hamas. Dans son modus operandi, l'attaque du 7 octobre 2023 du mouvement islamiste en territoire israélien porte la marque du Hezbollah et de l'Iran.

Tension permanente et ligne rouge

Entre Israël et le Hezbollah, un équilibre de la terreur s'est instauré à la frontière libano-israélienne. Si le parti de Dieu soutient son allié du Hamas, il n'a pas l'intention de se lancer dans une escalade militaire. Son parrain iranien ne souhaite pas à ce stade d'une guerre totale avec Israël, au moment où il négocie avec les Etats-Unis sur le dossier nucléaire et des sanctions économiques.

Au plan intérieur, le Hezbollah sait qu'un nouveau conflit serait insupportable pour le Liban, mais aussi pour lui-même. Il préfère donc entretenir une tension permanente avec Israël et respecter la ligne rouge : "Un poste militaire contre un poste militaire, un civil pour un civil". Mais pas au-delà.

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