Journée d'affrontements entre pro et anti-Moubarak
Actualisé à 22h40 avec l'appel du vice-président à rentrer chez soi et le bilan des victimes
Un véritable champ de bataille. Et une bataille rangée entre, d'un côté, les partisans du président Moubarak, et de l'autre, les opposants - qui ont fait de la place Tahrir, en plein centre du Caire, le symbole de la résistance.
Hier, les opposants étaient au moins 500.000 à réclamer le départ de Moubarak. Le président a eu beau annoncer qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat, en septembre, rien n'y a fait.
_ Dès hier soir, la rue a continué à réclamer son départ.
A moins que le discours de Moubarak n'ait fait mouche. Et que ses partisans soient plus nombreux qu'escomptés...
_ Toujours est-il que ce sont eux qui sont descendus dans la rue aujourd'hui. Pour en découdre, place Tahrir.
Arrivés par milliers, ils ont notamment jeté des blocs de pierre sur les manifestants, depuis les toits et les balcons.
_ Un peu plus tôt, certains avaient chargé à cheval ou à dromadaire, armés de fouets, de bâtons et de pierres, avant d'être mis à terre par les opposants.
A la mi-journée, l'armée a appelé tout le monde à rentrer chez soi. Pour que“ la sécurité et la stabilité” soient rétablies. “Vos revendications ont été entendues”, a déclaré un porte-parole à la télévision publique
Selon la chaîne de télévision Al Jazeera, des soldats ont tiré en l'air pour tenter de disperser les groupes rivaux, mais l'armée a démenti cette information. Un journaliste de Reuters a vu des hommes en civil tirer en l'air.
_ Des cocktails Molotov ont été lancés et ont provoqué des débuts d'incendie.
Selon l'opposition, des policiers en civil se trouvaient parmi les pro-Moubarak - une information démentie par le ministère de l'Intérieur.
“Ce qu'on voit devant nous n'est jamais arrivé auparavant. Des accrochages
entre Egyptiens, c'est la guerre civile”, déplore un manifestant, interrogé par l'AFP.
Au total, les affrontements ont fait au moins trois morts et 639 blessés, selon un dernier bilan officiel.
Dans la soirée, des milliers de personnes étaient toujours rassemblées sur la place Tahrir. Dans une configuration de bataille rangée.
_ Le vice-président, Omar Souleimane, les a exhorté à rentrer chez eux, expliquant que le dialogue ne pourrait débuter que si les manifestations s'arrêtent.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.