L'ONU coupe les vivres à Gaza... faute d'essence
“Nous venons de cesser la distribution de toutes les aides alimentaires à 650.000 réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza en raison du manque de carburants dans les réserves de l'agence”. Adnane Abou Hasna, porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens a relayé l'impuissance de l'ONU à obtenir suffisamment d'essence pour poursuivre ses distributions alimentaires.
“Ils n'ont qu'à s'adresser au Hamas et exiger d'obtenir de l'essence sur le million de litres stockés côté palestinien de la frontière”, a déclaré Arieh
Mekel, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, qui accuse le Hamas d'organiser la pénurie. “Nous avons bien essayé aujourd'hui de transférer directement de l'essence à l'Unrwa mais une manifestation d'agriculteurs soutenue par le Hamas a empêché que cela se fasse”, affirme-t-il.
L'association palestinienne pétrolière confirme ne pas être venue prendre livraison du pétrole stocké côté palestinien du terminal de Nahal Oz, pour protester contre la diminution des quantités livrées par les israéliens.
L'ONU n'est pas la seule victime de la pénurie. Dans le territoire, bouclé depuis la prise de pouvoir du Hamas en juin dernier, l'essence n'est pas le seule denrée à manquer. Mais son absence a des conséquences graves.
Selon les organisations humanitaires et l'ONU, la situation à Gaza empire jour après jour: de nombreux quartiers sont jonchés d'ordures que la municipalité ne peut collecter faute de carburants, les hôpitaux se trouvent
dans une situation critique et les eaux usées se déversent dans le mer à un rythme de 60 millions de litres par jour.
“Dans certains quartiers, il y a une odeur terrible. Sur cinquante à cents
mètres, certains boulevards sont recouverts d'immondices car la municipalité n'a plus d'essence”", a indiqué Sarah Hammond, une responsable de l'ONG britannique Oxfam.
“Dans certains hôpitaux, les ambulances ne fonctionnent plus. La misère est immense”, a-t-elle ajouté.
La Commission européenne a de son côté exhorté Israël à reprendre ses
livraisons de carburant, jugeant “inacceptable” que l'ONU soit obligée de cesser ses activités par manque d'essence ou de diesel.
Grégoire Lecalot, avec agences
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