L'UE a infligé lundi des sanctions au président syrien Bachar el-Assad et à neuf personnes de son entourage
Désireux de peser en vue d'un arrêt des violences en Syrie, les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé de geler leurs avoirs et de les interdire de visa à destination de l'UE dès mardi.
Damas a estimé qu'il s'agissait d'une ingérence dans les affaires intérieures et une tentative de déstabilisation de la Syrie.
"Si quelqu'un réprime son propre peuple de cette façon, répond à des manifestations pacifiques par la force, l'UE ne peut pas rester sans réponse", a expliqué un diplomate européen.
Plusieurs diplomates européens ont estimé que la décision était de nature avant tout symbolique, les canaux de financement du régime syrien n'étant pas dépendants de l'Europe.
Plusieurs ministres, dont Alain Juppé, Guido Westerwelle et William Hague, au nom respectivement de la France, de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne, ont apporté un soutien clair à ces sanctions avant le début de la réunion.
En dehors des gels d'avoirs et des interdictions de visas, l'UE a imposé début mai un embargo sur les armes à destination de la Syrie. Les Etats-Unis avaient décidé de sanctions à l'égard de Bachar el-Assad et de six membres de son entourage mercredi dernier.
La répression des manifs pro-démocratie, débutée le 18 mars à Deraa, a fait près de 900 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Les autorités syriennes ont, elles, rejeté la responsabilité des violences sur des groupes armés soutenus par des mouvements islamistes et des puissances étrangères et qui, disent-elles, ont tué plus de 120 membres des forces de sécurité.
La Syrie dénonce "l'erreur" de l'UE
Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a dénoncé lundi l'"erreur" commise par l'Union européenne en décidant des sanctions contre le président al-Assad "qui nuisent au peuple syrien".
"Aujourd'hui, les Européens ont ajouté une nouvelle page noire dans leur histoire du colonialisme dans la région", a ajouté le ministre, avertissant que son pays "ne resterait pas silencieux face à ces mesures" et que l'Europe n'aurait à l'avenir aucun rôle dans son pays.
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