Génocide arménien : la députée à l'origine de la loi menacée de mort
Quatre jours après l'adoption d'une loi condamnant la négation du génocide arménien en France, la Turquie continue de s'en prendre à l'Hexagone. A l'origine du texte, la députée UMP Valérie Boyer dit avoir reçu des menaces et son site a été piraté.
Depuis que l'Assemblée nationale a adopté le texte condamnant en France la négation du génocide arménien, jeudi 22 décembre, la Turquie ne décolère pas.
C'est Valérie Boyer, la députée UMP à l'origine de la proposition de loi, qui a subi à son tour des attaques de militants pro-turcs. Le 25 décembre, elle a dénoncé sur l'antenne de BFMTV les menaces de mort et de viol dont elle et sa famille font l'objet. Elle a annoncé son intention de porter plainte.
Ecran noir et message en turc
Quelques heures plus tôt, son site internet a été piraté. L'internaute était redirigé vers un écran noir affichant le drapeau turc ainsi qu'un message s'en prenant à la France et à la communauté arménienne française.
"Vous, la diaspora arménienne, êtes de tels lâches que vous n'avez pas le cran d'ouvrir les archives arméniennes et de faire face à la vérité", ont écrit les auteurs du message.
"Vous, les Français, êtes tellement pitoyables et pathétiques que vous méconnaissez les vérités pour des voix", ajoutent-ils, en allusion aux élections présidentielle et législatives à venir en France.
"Vous êtes un pays à ce point respectueux de la liberté d'opinion que vous mettez en prison toute personne qui dit la vérité en disant qu''il n'y a pas de génocide arménien'", jugent-ils.
Manquement à une promesse
Dans la foulée du Premier ministre Recep Erdogan, c'est le vice-Premier ministre turc, Ali Babacan, qui s'en est pris à Nicolas Sarkozy, dimanche 25 décembre. Il l'a accusé d'avoir manqué à sa promesse selon laquelle le Parlement français ne voterait pas une telle loi : "[Tenir] une promesse est très important en politique. Lorsqu'une promesse est faite par un homme d'Etat, elle lie l'Etat et le pays", a-t-il souligné.
La veille du vote du texte, le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, avait déjà affirmé que le chef d'Etat français avait fait cette promesse "par l'intermédiaire de son conseiller Jean-David Levitte".
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