: Vidéo Liban : face aux pénuries de médicaments, une pharmacie parallèle... dans des valises venant de l'étranger
Un an après la catastrophe, le Liban est en pleine crise économique, et le pays manque de tout : carburant, électricité, médicaments... Face aux pénuries, la solidarité s'organise. De l'étranger, des expatriés envoient des valises remplies de médicaments, tandis que les réseaux sociaux relaient les appels aux dons. "Envoyé spécial" s’est rendu sur place.
"Waouh !" En ouvrant cette valise qui arrive de l'aéroport de Beyrouth, Marina, une étudiante libanaise qui a réussi à mettre en place un système d'approvisionnement parallèle, s'extasie devant les trésors qu'elle contient : du Diamicron, un médicament contre le diabète introuvable au Liban depuis des mois, 100 tablettes de paracétamol... Des trésors, car au Liban, on manque de tout : de traitements contre les maladies chroniques comme des médicaments les plus courants. Pour se soigner, les Libanais n'ont qu'une solution : la solidarité.
Surendetté, le pays n'a plus les moyens de payer les produits importés. Le secteur médical est l'un des plus touchés. Jusque dans les hôpitaux, les coupures d'électricité et les pénuries dramatiques de médicaments et de matériel mettent des vies en danger.
Sous le sourire, la colère de Marina affleure vite : "C'est trop triste d'en être là… On est heureux avec cette boîte, mais on ne devrait pas ! C'est un droit d'y avoir accès dans notre pays. Ça ne devrait pas être impossible à obtenir ! C'est une tablette de paracétamol ! On vit où ? Dans un zoo ? On n'a pas de paracétamol dans notre pays ?"
"C'est hyper triste de voir des gens de nos âges aider des enfants qui perdent espoir devant chaque pharmacie parce qu'il n'y a pas le médicament disponible !"
Marina, bénévole"Envoyé spécial"
Cette valise providentielle a été envoyée par un Libanais qui vit en Angleterre. Dans les locaux de son association de Beyrouth, Marina en reçoit du monde entier. Grâce aux expatriés, l'association est mieux fournie que la plupart des pharmacies du pays. Selon l'étudiante, "ils font plus pour le Liban que l'Etat lui-même. Ils sont le seul et vrai Etat du Liban. Et nous, nous sommes le lien entre eux et les familles."
Une association mieux fournie que la plupart des pharmacies du pays
A chaque arrivage, l'étudiante trie ces centaines de médicaments, et les redistribue à ceux qui en ont besoin. A ses côtés, une petite armée de bénévoles, tous très jeunes, accueille chaque jour des dizaines de familles. Ici, tout le monde peut être servi, à condition d'avoir une ordonnance. Mais certains traitements pour les maladies chroniques, comme les anti-hypertenseurs, restent difficiles à trouver. Une photo de l'ordonnance est alors postée sur Instagram pour servir d'appel aux dons. En espérant qu'à l'étranger, quelqu'un puisse envoyer le médicament...
Extrait de "Liban : l'effondrement", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 9 septembre 2021.
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