Obama tend la main aux musulmans
Le point d'orgue de la mini-tournée de Barack Obama sera son discours de réconciliation à l'adresse des 1,5 milliard de musulmans dans le monde, qu'il prononcera à midi au Caire, après huit ans de tensions sous son prédécesseur George W. Bush.
A l'arrivée à Ryad de Barack Obama, la chaîne Al-Jazira a diffusé un enregistrement sonore du chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, dans lequel il accuse le président américain de "suivre la même politique d'hostilité à l'égard des musulmans" que M. Bush et de susciter "davantage de haine" contre l'Amérique. "Il pose ainsi les fondements des guerres de longue durée", a dit Ben Laden dans le deuxième message en 24 heures d'Al-Qaïda. Son adjoint Ayman Al-Zawahiri avait parlé avant lui d'"opération de relations publiques" de Barack Obama.
La Maison Blanche y a vu une tentative de détourner l'attention de la démarche de réconciliation avec les musulmans engagée par le président américain. Il n'est pas "surprenant" qu' Al-Qaïda cherche à "détourner l'attention de l'effort historique du président Obama d'engager un dialogue ouvert avec le monde musulman" , a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche.
Accueilli avec les honneurs à Ryad, Barack Obama s'est entretenu avec le roi Abdallah. Le président américain a déclaré être venu en Arabie saoudite, berceau de l'Islam, pour prendre conseil, avant son discours, auprès du souverain, dont il a loué la "sagesse". Le président des Etats-Unis souhaite également "remettre sérieusement sur les rails" le processus de paix au Proche-Orient et a souligné la nécessité d'une certaine fermeté à l'égard d'Israël sur la création d'un Etat palestinien et la colonisation juive.
L'Arabie saoudite, poids lourd régional, attend de Washington des assurances de cette fermeté avec le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Alors que les relations entre Israël et les Etats-Unis, alliés historiques, traversent de sérieuses turbulences, les responsables israéliens s'inquiètent de leur côté du discours de réconciliation de Barack Obama. Ils redoutent que ce rapprochement se fasse aux dépens de l'Etat hébreu et de ses relations privilégiées avec Washington pendant la présidence du prédécesseur d'Obama, George W. Bush.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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