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A Kobani, "nous avons baissé les bras", dit Kouchner

L'ancien ministre des Affaires étrangères dénonce la passivité de la communauté internationale devant le sort des Kurdes en Syrie

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le 21 mai 2014, à Cannes. (LOIC VENANCE / AFP)

Bernard Kouchner se désole de la passivité de la communauté internationale face au sort des Kurdes de Syrie. "A Kobani, nous avons baissé les bras devant les exactions barbares de Daech (l'organisation Etat islamique)", dénonce l'ancien ministre des Affaires étrangères, dans un entretien au Journal du dimanche du 12 octobre.

A Kobani, les Kurdes de Syrie affrontent des jihadistes qui cherchent à prendre le contrôle d'une vaste portion de la frontière turco-syrienne. Ankara est particulièrement méfiante à l'égard des Kurdes de Syrie, proches du PKK, le parti des travailleurs kurdes, considéré comme une organisation terroriste, même si la Turquie est engagé un processus de paix.

Un concours de boucherie

Bernard Kouchner rappelle que les Kurdes de Syrie se sont battus "héroïquement", aidant notamment les Yézidis à fuir de la région du Sinjar, en Irak. Pour le co-fondateur de Médecins sans frontières, "c'est un grand scandale de laisser mourir sous nos yeux ces Kurdes qui sont si proches de nous. Serons-nous récompensés de notre lâcheté ? Même pas".

Il s'en prend notamment à la Turquie qui refuse de laisser passer des renforts kurdes ou d'intervenir. Il dénonce un "calcul politique (...) inacceptable" d'Ankara. Pour lui, les Turcs "ont laissé passer tous les étrangers jihadistes partis se battre en Syrie parce que Daech combattait aussi les Kurdes". Finalement, "le seul vainqueur de cette bataille s'appelle Daech, une organisation qui s'est lancée dans un concours de boucherie".

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