Condamnation de Mélina Boughedir pour appartenance à l'Etat islamique : Paris respecte "la souveraineté des juridictions irakiennes"
Cette Française de 27 a été arrêtée à Mossoul, ancien bastion du groupe jihadiste. Elle a été condamnée par la justice irakienne à la perpétuité, soit vingt ans de prison.
La France a pris acte, dimanche 3 juin, de la condamnation de la Française Mélina Boughedir à la perpétuité à Bagdad pour avoir rejoint le groupe Etat islamique, assurant qu'elle respectait "la souveraineté des juridictions irakiennes".
"Nous notons que la procédure judiciaire n'est pas achevée et suivra son cours, tant par nouvel appel de la Cour de cassation, comme c'est automatiquement le cas s'agissant de condamnation pour terrorisme en droit irakien, que sur recours de Mme Boughedir elle-même si elle le souhaite", a déclaré le ministère des Affaires étrangères interrogé par l'AFP. "La France continuera de respecter la souveraineté des juridictions irakiennes et le déroulement indépendant des procédures judiciaires", a poursuivi le Quai d'Orsay.
La condamnation à perpétuité de Méliné Boughedir – arrêtée durant l'été 2017 à Mossoul, l'ancien bastion de l'organisation jihadiste – équivaut dans les faits à 20 années de prison au regard de la législation irakienne actuelle.
Ses avocats "soulagés qu'elle n'ait pas été condamnée à mort"
Âgée de 27 ans, Mme Boughedir avait été déclarée libérable en février à l'issue d'un premier procès où seule des charges pour "entrée illégale" en Irak, avaient été retenues. Sous le coup cette fois de la loi antiterroriste, elle était passible de la peine capitale. Interrogés par l'AFP à Bagdad, ses avocats français William Bourdon, Martin Pradel et Vincent Brengarth se sont dits "soulagés qu'elle n'ait pas été condamnée à mort" mais ont annoncé que leur cliente allait interjeter appel.
La France "entretient un dialogue régulier avec les autorités de l'Irak, afin notamment de faire valoir, comme elle le fait toujours, son opposition à l'application de la peine de mort", a souligné le ministère des Affaires étrangères. Paris a par ailleurs estimé que "le procès s'est déroulé dans des conditions satisfaisantes du point de vue de la protection consulaire".
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