Irak : les civils, boucliers humains de Daech, fuient Mossoul
Au 25e jour de la bataille de Mossoul, les forces irakiennes progressent très lentement dans les quartiers de la ville. La présence de civils et surtout la détermination des kamikazes de Daech complique leur tâche. Reportage de l'envoyée spéciale de franceinfo, Mathilde Lemaire.
Au 25e jour de la bataille de Mossoul, plus de 41 000 civils ont déjà fui des quartiers devenus le théâtre des pires scènes de guerillas. Par centaines, ils marchent chaque jour, sur des routes poussièreuses. Et tous ont en tête les images des terribles combats qu’ils viennent juste de fuir. Sofiane, 18 ans, a fui Mossoul, serré avec toute sa famille dans la voiture familiale. Un drapeau blanc à la portière, la carrosserie du véhicule est criblée d’impacts. Daech utilise et cible les civils. "Ils se sont installés sur le toit de notre maison et ils sont commencé à tirer de là-haut. Ils ont aussi enlevé des gens que je connais dans le quartier pour les emmener de force avec eux " raconte Sofiane.
Les jeunes ne veulent pas aller avec Daech, ils les détestent mais avec un fusil pointé sur toi, tu peux pas résister !
Abdallah, 24 ans, a lui fui le quartier de Khadra au sud est de Mossoul mercredi 9 novembre, à l’aube. Les hommes de Daech y régnaient en maître depuis deux ans. Maintenant, ils transforment la ville en enfer selon Abdhallah. "Je les ai vu sortir des civils de leurs maisons et les obliger à avancer dans la rue en direction des blindés irakiens, accompagnés d'une de leurs hommes qui porte une ceinture d'explosifs" explique le jeune homme. Et il ajoute : "Quand le groupe est arrivé juste devant les forces irakiennes, le kamikaze s'est fait exploser. Il y a eu beaucoup de victimes."
Même sans bilan chiffré, on peut dire que les civils n’ont pas été épargnés par ces 24 premiers jours de combats. Les forces irakiennes peinent et n’ont pas encore repris la moitié de la ville de Mossoul.
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