"John le jihadiste", le bourreau britannique de l'Etat islamique, "probablement" tué en Syrie
Sa mort, dans un raid mené par l'armée américaine, n'a pas encore été formellement confirmée, mais les autorités sont confiantes.
Surnommé "John le jihadiste", le Britannique Mohamed Emwazi, a probablement été tué lors d'un raid aérien mené jeudi 12 novembre par l'armée américaine. Tristement connu pour avoir participé à l'exécution de plusieurs otages du groupe Etat islamique, comme les journalistes américains Steven Sotloff et James Foley ou encore les humanitaires britanniques David Haines et Alan Henning, il était depuis activement recherché. Dans les vidéos de ces actes, cet homme, qui a grandi au Royaume-Uni, avait été identifié, trahi par son accent.
Le gouvernement britannique le soupçonne par ailleurs d'avoir été membre du groupe qui avait planifié des attentats dans le métro de Londres deux semaines après les attentats du 7 juillet 2005 qui ont fait 52 morts.
La frappe a été un succès
Selon le Pentagone, qui se dit "raisonnablement certain" de la mort du terroriste, le bombardement visant spécifiquement "John le jihadiste" a eu lieu à Raqqa, un bastion de l'Etat islamique dans le nord de la Syrie. "Je peux vous dire avec certitude que la frappe a été un succès, mais comme nous n'avons pas encore l'information, nous explorons toutes les voies possibles pour confirmer son décès", a prévenu, côté britannique, le secrétaire au Foreign Office, Philip Hammond.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un réseau d'informateurs en Syrie, a déclaré qu'un dirigeant "britannique" de l'Etat islamique, qu'il ne nomme pas, avait été tué en même temps que trois autres chefs djihadistes étrangers lors du raid.
"Si cette frappe a été un succès, et nous en attendons toujours confirmation, ce sera un coup porté au cœur de l'Etat islamique", a réagi le Premier ministre britannique David Cameron, s'exprimant devant sa résidence du 10, Downing Street. Il a décrit Mohamed Emwazi comme un "meurtrier barbare", ajoutant que la frappe aérienne américaine était le résultat d'un effort coordonné entre Américains et Britanniques et constituait un "acte d'auto-défense."
"Une bien maigre consolation pour les familles"
"C'est une bien maigre consolation d'apprendre que 'Jihadi John' aurait été tué. Sa mort ne ramènera pas Jim", ont pour leur part réagi les parents de l'otage américain James Foley. "Si seulement autant d'efforts avaient été faits pour retrouver et sauver Jim et les autres otages, ils seraient sans doute vivants aujourd'hui."
L'annonce du raid a été saluée par Stuart Henning, neveu d'Alan Henning. "J'éprouve des sentiments mélangés. Parce que je voulais que le lâche qui se cachait derrière le masque souffre comme ont souffert Alan et ses amis. Mais dans le même temps, je me réjouis de sa destruction", a-t-il tweeté. La sœur de Steven Sotloff a également estimé que "John le jihadiste" aurait "dû être décapité lui aussi et aurait dû souffrir". "Mais au moins il est mort", a-t-elle écrit sur sa page Facebook, bien que "cela ne change pas les choses".
Pour le leader des travaillistes britanniques, Jeremy Corbyn, il aurait été "très préférable" que "John le jihadiste" soit conduit devant la justice, au lieu d'être exécuté, a-t-il dit au Guardian (en anglais).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.